Gauler, bails, aboule… le dictionnaire du parler-jeune

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Les mots de la langue Française sont bien complexes, et s’ils évoluent au fil du temps et de l’Histoire, il est parfois bon de voir que certaines expressions incompréhensibles entendues dans la rue sortent tout droit du vieux français. Pour être sûr de comprendre ce que vos oreilles perçoivent, Pratique.fr vous donne l’explication de quelques mots et expressions.

Bails :

1. nom commun qui désigne un projet, un arrangement, une affaire à régler ;

2. nom commun qui désigne "quelque chose", il est synonyme de "truc".

Ex : "C’est quoi les bails qui t’ont vénère hier soir ?"

(Quel est donc l’affaire qui t’as mise de mauvaise humeur hier soir ?)

Loucedé (en) : adverbe qui désigne la situation d’une personne qui se cache des autres.

Origine : L’origine de ce mot vient du largonji un type d'argot qui consiste à remplacer la première consonne d’un mot par un "l" et à prononcer cette consonne en fin de mot. Dans notre cas, le terme "en douce" s’est peu à peu transformé en "loucedé".

Ex : "Il est tipar en loucedé l’autre cassos là"

(Cet idiot est parti de façon très discrète, c’est bien dommage.)

Gauler/gaulé :

1. verbe qui exprime l’action de se faire attraper

2. adjectif qui caractérise le corps d’une personne dont les formes et les proportions sont parfaites.

Origine : "gauler" vient de l’argot "gaule" qui désigne le sexe masculin (d’où l’expression "avoir la gaule" qui désigne l’érection). Ainsi, au départ, quelqu’un de "bien gaulé" concernait les attributs masculins puis il s’est peu à peu étendu aux femmes.

Ex : "Je trouve ton mec hyper bien gaulé, chanceuse."

(Je t’envie un peu d’avoir un petit copain aussi beau.)

Ex : "Je me suis fait gauler en train de tricher ce matin, c’était relou."

(On m’a surpris en pleine tricherie ce matin, je me suis vraiment senti mal.)

Abouler ou "rabouler " :

1. verbe : faire venir (syn : ramener)

2. verbe : payer afin de s’acquitter d’une dette (syn : rembourser)

Il est donc dans la plupart des cas utilisé à l’impératif.

L’origine de ce terme viendrait du 18ème siècle, il est formé de "à" et du terme "bouler" qui signifie "rouler" en l’ancien français.

Ex : "Aboule moi le fric que je t’ai filé, ça urge là !"

(Aurais-tu l’amabilité de rembourser la dette que tu me dois depuis un certain temps ?)

Paname : nom commun qui désigne la capitale française : Paris. Son habitant est surnommé Panaméen.

Origine : l’origine du mot Paname est mystérieuse et possède plusieurs versions. Dans tous les cas, l’expression est vieille et remonte au début du 20ème siècle. Pour certains, il viendrait de l’argot "panama" qui signifie "énorme". Mais, une autre version explique que les Parisiens portaient un élégant chapeau sud américain (les personnes plus riches avaient fait fortune pendant les grandes virées notamment à Acapulco (Mexique) et Caracas (Venezuela)) nommé "panama" ce qui leur aurait valu ce surnom.

Ex : "Demain je vais sur Paname, j’ai un peu le seum de me taper le tromé."

(Demain je compte me rendre à Paris, je suis quelque peu fatigué à l’idée d’emprunter les transports en commun.)

Et comme à l’accoutumée, rien de tel qu’une mise en pratique pour se mettre à niveau :

- J’étais en soirée hier, y’avait des meufs trop bien gaulées, c’était chanmé les bails.

- Mais zyva, aboule l’adresse que je me pointe à Paname !

- Désolé, t’as qu’à venir en loucedé.

Sources : wiktionnaire ; dictionnaire de la zone