Les blacks mambas : une unité féminine qui lutte contre le braconnage

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Les blacks mambas : une unité féminine qui lutte contre le braconnage / iStock.com - Lynn_Smith
Les blacks mambas : une unité féminine qui lutte contre le braconnage / iStock.com - Lynn_Smith

Le braconnage est en plein développement sur le continent africain. En conséquence, de nombreuses espèces sont menacées d’extinction. En Afrique du Sud, le rhinocéros est devenu une espèce en danger. Une nouvelle unité entièrement constituée de femmes a été mise en place pour les protéger : les Black Mamba.

Les hommes ne sont pas les seuls à pouvoir jouer aux militaires. En Afrique du Sud, cette idée se concrétise par la création d’une équipe de femmes d’élite qui a pour mission de protéger la réserve de Balule contre les braconniers. Leur présence constitue un rempart contre le braconnage du rhinocéros dans le pays.

Un braconnage sans limites

Le monde animal se porte mal. L’Afrique et sa faune incroyable se retrouvent au cœur de ce problème. Parmi les espèces en danger, le gorille oriental, le plus grand primate du monde et les rhinocéros font l’objet d’un braconnage très poussé depuis une dizaine d’années. Leurs cornes coûtent plus cher que l’or sur le marché noir asiatique. Leurs prétendues propriétés médicinales en font une mine de richesse pour les trafiquants. Ces braconniers sont souvent des représentants du peuple local qui, fascinés par la somme promise par les étrangers, n’hésitent pas à traquer ces mammifères dans la réserve de Balule. Pas moins de 1 030 rhinocéros ont été tués en 2017 et ce nombre augmente de façon inquiétante.

Des soldats féminins à la rescousse

Face à cette situation alarmante, la “Black Mamba Anti-Poaching Unit” a vu le jour. Cette unité, créée en 2013 par l’ONG Transfrontier Africa, est 100% féminine. Vêtues de leur veste militaire frappée de l’écusson des Black Mamba (une tête de rhino encadrée par deux mambas venimeux), elles ne sont pas armées. En effet, le chef des rangers de la réserve naturelle de Balule a estimé que le braconnage ne se résout pas à coup de testostérone et d’armes à feu. De ce fait, les autorités ont préféré miser sur une méthode inclusive et pacifique pour endiguer le massacre des derniers rhinocéros d’Afrique avant qu’il ne soit trop tard. La sergente de l’unité, Felicia Mogakane, explique également ce choix : “En refusant d’être armées et en le disant bien fort, nous désamorçons le risque de violence”, que ce soit face à l’Homme ou aux animaux féroces de la réserve. À noter que les girafes sont désormais une espèce menacée.

Un rude combat

À l’origine, cette unité d’élite féminine destinée à veiller sur la réserve de Balule ne comptait que six femmes. Elles sont désormais au nombre de 26, vivent dans des campements rudimentaires au confort spartiate et sont l’incarnation même de la solidarité féminine. Pour couvrir les 50 000 hectares de la réserve naturelle, les Black Mamba se répartissent quotidiennement en plusieurs groupes pour patrouiller aux quatre coins de l’aire. Pour la plupart, elles sont des mères de famille qui ne regrettent pas la vie qu’elles ont décidé de mener pour le bien des rhinocéros. Après trois semaines de travail intensif dans la nature, les membres du Black Mamba profitent de dix jours de congé avant de reprendre la lutte contre le braconnage. La situation se complique, car les singes aussi sont menacés d’extinction.