Noël : à la recherche des cadeaux empoisonnés

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3 milliards d’euros de jouets sont vendus chaque année en France, dont 60 % sont importés de Chine. Les contrôles sont alors nécessaires pour connaître la conformité de chaque jouet avec les règles d’hygiène et de sécurité. Ils sont pourtant loin d’être systématiques.

Une directive européenne interdisant la présence de métaux lourds dans les jouets doit être promulguée en juillet 2013. Une mesure devenue nécessaire au vu la qualité médiocre de certains des produits importés. Aujourd’hui, c’est la Direction générale des douanes et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui se charge des vérifications de conformité dans ses laboratoires après saisie de stocks suspects. Le traitement imposé à ces produits d’amusement est loin d’être enviable : un bras robotisé qui arrache l’œil d’un ours en peluche pour voir si l’enfant pourrait l’avaler, un jouet exposé au feu pour savoir s’il est inflammable, etc.… Tous ces tests sont loin d’être superflus. Il reste effectivement de nombreux dangers potentiels à vérifier.

Les jouets dangereux ne sont plus la norme

Le taux de dangerosité de ces produits confisqués a bien diminué depuis 2007. Il a alors été de 35 % des stocks. Ce taux avait atteint 18,6 % en 2011, selon les chiffres de la DGCCRF. Aujourd’hui, seuls 14,6 % des produits saisis sont déclarés non conformes, voire dangereux. Comme ces vérifications ne sont pas systématiques, il existe néanmoins toujours un risque qu’un produit dangereux passe les contrôles sans être détecté. Benoît Hamon, ministre de la Consommation, a déclaré mardi lors d’une visite d’un laboratoire de la DGCCRF que les familles françaises devaient faire preuve de vigilance à l’approche des fêtes de fin d’année, vérifier la conformité des jouets par la présence du logo CE sur l’emballage et éviter tout achat "à la sauvette" auprès de revendeurs anonymes. Les dangers de jouets non conformes sont généralement représentés par la présence de petites pièces que l’enfant peut avaler, et de produits chimiques comme les phtalates, substance cancérigène dont le taux maximum autorisé est de 0,1 % sur le marché européen. Les douanes avaient ainsi détruits 15 000 jouets le 28 novembre dernier à Créteil, dans le Val-de-Marne. Parmi eux, 432 pistolets en plastique, 12 500 pointeurs laser, 1 440 poupées dansantes… Le consommateur se doit alors de rester prudent car, malgré le travail effectué en amont, il reste toujours un risque.