"Oh l'nesbi, il t'a ficha ! aight !"… le dictionnaire du parler jeune

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Quelle lutte perpétuelle pour déchiffrer ce que les "djeuns" se disent entre eux. Certains mots n'ont aucune voyelle, d'autres sont dépourvus de consonne. Pourtant ces bruits étranges sont souvent suivis d'une approbation générale : pas de doute, ils véhiculent réellement un message. Comme chaque semaine, voici de nouvelles pistes pour vous aider à déchiffrer ce langage souvent attribué – à tort ou à raison – à la génération "Y".

YOLO : "profite"

Acronyme de "You Only Live Once", qui signifie "tu ne vis qu'une seule fois". Sorte de "carpe diem" des temps modernes, cette contraction est entendue pour la première fois en 2006, dans une chanson éponyme du groupe américain de rock The Strokes.

Usage : elle s'utilise comme une interjection, en début comme en fin de phrase, pour appuyer un choix ou relativiser une situation.

Exemple :

- Tu pars vraiment de l'autre coté du monde juste avec un sac à dos ?
- Ben oui, YOLO, quoi. (L'usage du "quoi" final renforce l'évidence du propos).

- Tu viens de détruire ma voiture toute neuve et "ce n'est pas grave" ?
- Eh YOLO, y'a pas mort d'homme.

Ficha : mettre la honte

Origine : comme souvent dans l'argot, il s'agit d'un glissement de signification. En effet, lorsque quelqu'un fait honte, c'est obligatoirement en public : il vous fait remarquer, il vous affiche publiquement. Le verlan de "Affiche" donne "ffiche –a", ficha.

Usage : s'emploi tel quel, sans conjugaison ni fioriture quelconque.

Exemple :

-  Arrête de nous ficha à hurler comme ça !

Nesbi : les affaires, les problèmes

Origine : vient du verlan de "business", ou "biznes".

Usage : le terme américain de "business" signifie faire des affaires ou désigne une situation compliquée. En pratique, il renvoie d'abord à une transaction, puis à une arnaque pour finalement désigner une situation douteuse, qu'il s'agisse ou non d'argent.

Exemple :

- Tu veux faire du nesbi ou bien ?
(Je veux faire de l'argent, veux tu m'aider à monter mon affaire ?)

- Regarde les deux là-bas qui crient, c'est quoi ce nesbi encore ?
(C'est quoi le problème / c'est quoi l'embrouille ?)

Aight : d'accord / n'est-ce pas

Origine : cette expression nous vient des États-Unis. Il s'agit de la contraction argotique du terme "alright" qui signifie "d'accord". Au fil du temps, elle est devenue une sorte d'onomatopée, très utilisée en fin de phrase pour affirmer ses propres propos.

Exemple :

- Tu peux m'aider à monter les meubles ?
- Aight ! (oui, ça marche)

- Malgré la date, j'ai réussi à nous trouver des places pour le match ! AIGHT !
Dans ce cas, le "aight" appuie le caractère incroyable de cette trouvaille.

Mettre : provoquer un sentiment

Le verbe mettre est un pilier central de l'argot. Il peut s'appliquer à quasiment toutes les situations. Il est employé pour introduire des sentiments ou des émotions, lorsque ceux-ci sont provoqués par un élément extérieur. Il peut être remplacé par son équivalent argotique "foutre" si l'émotion est intense.

Exemple :

-  J'ai trop mangé, ça m'a mis mal. (j'ai mal au ventre, je ne me sens pas bien)
-  Elle est géniale cette fille, elle me met trop bien. (elle me rend heureux)
-  Il me fout la rage j'te jure. (il m'énerve, tu ne t'imagines pas à quel point)

Une fois bien maitrisés, ces termes pourront donner un échange tel que :

- Il me fout la rage avec son nesbi !

- Eh YOLO mon pote, tu nous ficha là, c'est pas cool…

- AIGHT !

Une fois bien maitrisés, ca donnera ça

Sources : dictionnaire de la zone ; urban dictionary

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