Un panneau publicitaire transforme l'air en eau

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Les régions qui n'ont pas d'eau courante sont les régions les plus humides. Des inventeurs ont remarqué le paradoxe. Dans le désert péruvien près de Lima existent des petits villages perdus, qui peinent à s'approvisionner en eau. Les grandes routes de terre qui traversent le désert sont bordées d'immenses panneaux publicitaires, tous similaires. Sauf un. Ce dernier est une publicité pour lui-même car il est le premier de sa génération : il transforme l'air en eau potable.

Pour que le processus fonctionne, un taux humidité de 30 % minimum est recommandé. Heureusement, l'hygrométrie de cette zone est plus proche des 90 % que des 30 %.

Le panneau-pluie

En France, il est considéré que le taux d'humidité idéal est compris entre 45 % et 55 %. En dessous de 40 % on observe une sécheresse, et au dessus de 60 % des bactéries se développent facilement, de la moisissure apparait sur les murs. Il est dangereux de dormir dans une pièce trop humide (rhume, asthme…).

Avec un taux d'humidité pouvant atteindre les 100 % mais peu de précipitations, l'air de la région péruvienne est très humide et il n'y a aucune eau de disponible. Un camion citerne vient approvisionner la zone, mais l'eau qu'il fournit n'est pas la plus pure.

Des chercheurs de l'Université d'Ingénierie et de Technologie de Lima (Utec) ont alors eu l'idée de transformer l'humidité de l'air en eau. Après tout, l'humidité ambiante est de la vapeur d'eau : de l'eau à l'état gazeux. Aussi, si chauffer l'eau la transforme en gaz, refroidir le gaz le transformera en eau. Derrière la façade du panneau se trouve tout un système de purification de l'humidité de l'air. Il se décompose en trois étapes : l'air est d'abord filtré, afin de le dépolluer, puis il passe dans un condensateur qui le ramène à l'état liquide, pour ensuite être à nouveau filtré. L'eau, purifiée, est alors recueillie dans des containers de 96 litres. Dans cette partie du Pérou, au sud de la capitale, les autoroutes et le peu de pluie privent nombre d'habitants d'eau pure. Certains creusent des puits de fortune. Qu'ils la tirent dans leur jardin ou qu'ils l'aient chez eux, l'eau est souvent de piètre qualité.

Camion Citerne

La fin de la pénurie d'eau ?

Le panneau fournit de l'eau parfaitement saine. Il a couté dans sa totalité entre 30 000 et 40 000 dollars. S'agissant du tout premier, il fonctionne actuellement à l'énergie électrique. En revanche, les suivants seront alimentés à l'énergie solaire. Environ 100 litres sont produits quotidiennement. Les régions proches de l'équateur sont les plus humides car le climat y est tropical : il y fait chaud, l'eau est contenue dans l'air. Elles ne disposent que de 2 saisons : la saison sèche et la saison des pluies, mais la température varie de 5°C en moyenne durant l'année entre les chaleurs les plus fortes et le froid le plus ardu (25°C – 30°C).

Le taux d'humidité s'élève en moyenne à 80 % dans les régions tropicales et équatoriales. En s'éloignant de l'équateur, les climats varient et se tempèrent. Fort de son succès, de nombreux pays tels que le Mexique, le Ghana ou encore l'Inde, auraient commandé des panneaux créateur d'eau, afin de remédier eux aussi à ce problème d'approvisionnement qui sévit dans leurs pays. Si le procédé fonctionne correctement, il signera peut-être la fin de la guerre de l'eau. Cependant, ce type d'invention existe déjà depuis au moins 10 ans, et la production d'eau était bien supérieure, comme le rappelle La Provence.

 

Source : 7sur7 avec AFP