La période estivale française rime avec canicule, sécheresse et chaleurs suffocantes. Il est difficile, dans des conditions aussi extrêmes, de vivre confortablement, notamment en milieu urbain. Pour beaucoup, la chaleur est telle qu’une seule solution leur paraît acceptable : recourir à l’usage de la clim. Si elle rend bel et bien la chaleur supportable à l’intérieur, son utilisation contribue malheureusement à la dégradation climatique.
Allumer la clim dès que le mercure du thermomètre dépasse la barre des 30°C en été est devenu un geste machinal pour une grande majorité des Français. Cependant, cette habitude, quoique légitime, n’est pas dénuée de conséquences écologiques.
La clim séduit un nombre croissant de foyers
La canicule en France gagne en intensité tous les ans et la situation n’ira pas en s’arrangeant au vu des prévisions alarmantes liées au réchauffement climatique qui s’annonce pour les années à venir. La chaleur étouffante qui caractérise ces épisodes de sécheresse rend le quotidien de la majorité des citadins intenable. La situation est d’autant plus invivable chez ceux qui vivent en appartement, au point où beaucoup se résolvent à acheter et à faire installer un climatiseur. L’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) confirme l’indiscutable hausse de cette tendance. Les temps où seuls 14% des foyers français étaient dotés d’un climatiseur, comme c’était le cas en 2016, sont révolus. Depuis, les ventes de climatisations ont explosé avec l’intensification des épisodes caniculaires, portant à 25% la part des foyers équipés de cet équipement en 2020. Cet été encore, le marché des climatiseurs a été florissant.
Une solution contre la chaleur ou un élément aggravant ?
L’intensification du réchauffement climatique fait que les épisodes de canicule habituels qui surviennent en été sont de plus en plus insupportables. La situation est telle que les techniques pour garder sa maison au frais pendant les grosses chaleurs ne suffisent plus. Résultat, tout le monde se tourne vers l’installation d’une climatisation, mais qu’en est-il réellement ? Si cette solution permet en effet de rafraîchir plus efficacement l’intérieur de la maison, son utilisation n’est pas sans impact sur l’environnement. Le simple fait d’enclencher et de laisser la climatisation allumée pendant l’été contribue massivement au réchauffement climatique qui, à son tour, va davantage intensifier la canicule. Il se crée alors un cercle vicieux au centre duquel les usagers de la climatisation, persuadés de lutter contre la chaleur, aggravent inconsciemment leur situation.
Entre émission de dioxyde de carbone et création d'îlots de chaleur
Allumer la climatisation en été est un geste qui paraît à priori anodin, mais qui s’avère lourd de conséquences. En effet, l’usage du climatiseur à cette saison, généralisé par la recherche de confort et de fraîcheur, contribue à hauteur de 5% à l'émission de gaz à effet de serre selon l’ADEME. D’ailleurs, l’appareil rejette, en plus du dioxyde de carbone (CO2), des fluides frigorigènes et de l’air chaud dans l’atmosphère. La formation d’îlots de chaleur dans les milieux urbains est autant le résultat de l’usage excessif de la climatisation que de la canicule elle-même. Pour couronner le tout, la climatisation se trouve en tête de la liste des équipements qui consomment le plus dans une maison.