Quels seraient les effets d’une dégressivité de l'assurance chômage ?

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Vers une dégressivité de l'assurance chômage d'ici l'échéance ?
Vers une dégressivité de l'assurance chômage d'ici l'échéance ?

Les allocations-chômage sont une aide accordée aux demandeurs d’emploi, lesquels perçoivent un montant équivalent à 70 % de l’ancien salaire net. Dans sa quête de pistes d’économie, le gouvernement table sur une baisse progressive de cette aide jusqu’à l’échéance.

Déjà expérimentée entre 1992 et 2001, la dégressivité de l’assurance chômage n’a vraisemblablement pas contribué à améliorer l’environnement de l’emploi en France. Des experts se sont penchés sur la question pour alerter les responsables sur le caractère contre-productif de cette mesure.

Un ralentissement du retour à l’emploi

En 2001, l’Insee a mené une étude visant à évaluer l’impact de la dégressivité de l’assurance chômage expérimentée entre 1992 et 2001. Le résultat est sans appel : cette mesure a eu comme conséquence un ralentissement du retour à l’emploi. Les moins qualifiés surtout en ont payé un lourd tribut. Pour sortir du gouffre issu de la baisse des allocations, les plus qualifiés ont raflé les postes existants, même ceux ne correspondant pas à leur profil. Et Véronique Descacq de la CFDT de qualifier la dégressivité de l’assurance chômage de mesure "stupide", surtout dans une période de plein-emploi.

Appauvrissement des chômeurs

Pierre-Édouard Magnan du MNCP (Mouvement national des chômeurs et précaires) pointe du doigt la dégressivité de l’assurance chômage comme étant à l’origine de la précarisation accrue de chômeurs qui peinent déjà à être recasés. Bruno Coquet, expert associé à l’Institut de l’entreprise, appuie cette affirmation, en insistant sur l’effet domino. La réduction du pouvoir d’achat de cette frange de population a effectivement un impact négatif sur la croissance.

Des éléments d’accompagnement requis

De son côté, l’économiste Christian Saint-Étienne avance que l’efficacité de la dégressivité de l’assurance chômage est tributaire d’autres facteurs. Parmi ceux-ci figurent une politique fiscale favorisant l’investissement, mais aussi "une réforme de l’apprentissage et de la formation professionnelle".

 

Sources : 20minutes, lemonde