Science insolite : connaissez-vous les xénobots, ces robots organiques ?

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Science insolite : connaissez-vous les xénobots, ces robots organiques ? / iStock.com - Vertigo3d
Science insolite : connaissez-vous les xénobots, ces robots organiques ? / iStock.com - Vertigo3d

La société tend vers la réalisation de scénarios dignes de la science-fiction. Si l’Intelligence artificielle paraissait déjà au sommet des innovations, les horizons de possibilités qu’elle a ouverts sont d’autant plus surprenants. Son application dans le domaine de la biotechnologie a notamment permis la mise au point d’un nouveau genre de machine : des micro-robots vivants ! Baptisée “xénobots”, cette nouvelle technologie novatrice se veut la toute première du genre.

À mi-chemin entre l’organisme vivant et le robot, les xénobots sont désormais une réalité technologique. Le monde doit cette incroyable innovation à une collaboration fructueuse entre les équipes scientifiques de l’université du Vermont, de Tufs et de Harvard. Le projet, co-dirigé par Joshua Bongard et Michael Levin, a donné naissance à des micro-robots de 750 micromètres de diamètre, capables de prouesses prometteuses. Zoom sur les détails.

Les xénobots, les premières machines organiques

Parmi les innovations les plus récentes en matière de technologie, les xénobots retiennent l’attention. En soi, il s’agit d’un micro-organisme de synthèse, mis au point par des algorithmes évolutifs générés par un superordinateur de l’université du Vermont puis modelés biologiquement en laboratoire. Les xénobots tirent leur nom de l’origine des cellules souches utilisées dans leur conception : les Xenopus laevis, une espèce de grenouilles à griffes originaire d’Afrique. Faisant moins d’un millimètre de diamètre, ces mini-organismes biotechnologiques sont en mesure de se déplacer seuls dans un environnement aqueux grâce à leur réserve énergétique embryonnaire. Au-delà de cette capacité à se mouvoir de manière autonome, les xénobots peuvent également s’autorégénérer et même transporter des objets.

Une innovation scientifique majeure

Les possibilités d’exploitation des xénobots ont le potentiel de révolutionner le domaine médical de demain de la même façon que l’intelligence artificielle révolutionne actuellement nos vies. Michael Levin, biologiste de l’université de Tufs et co-auteur du projet est formel sur le sujet : “ces robots vivants pourront accomplir de nombreuses tâches que d’autres machines ne peuvent pas réaliser”. Prémices tangibles de la biotechnologie, les xénobots, formés d’une agrégation de près de 3 000 cellules de Xeopus laevis, pourraient, à terme, simplifier le transport ciblé de médicaments dans l’organisme, voire supplanter la chirurgie. De même, l’utilisation de ces micro-robots organiques pourrait occuper un rôle majeur dans le nettoyage des océans ou encore la décontamination des zones radioactives.

Des robots capables de s’autoreproduire

Rendus publics en janvier 2020, les xénobots, mis au point conjointement par les chercheurs de l’université de Tufs et du Vermont, avaient surpris l’univers scientifique par sa nature organique. Un an plus tard, les petits robots biologiques ont développé une toute nouvelle capacité : celle de s’autorépliquer, telle une molécule vivante. Historiquement, les xénobots sont les tout premiers organismes, bien que synthétiques, à pouvoir se reproduire par autoréplication cinétique. Toujours dans la catégorie de la manipulation génétique, la science parle désormais de désextinction d’espèces vivantes déjà disparues.