La société française est un brassage multiethnique et culturel qui fait la part belle à la diversité. Cependant, cette mixité n’est que partiellement, voire pas du tout, traduite à l’écran. La télévision, selon l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), se doit d’être un reflet pertinent de la société qu’elle représente.
Dans un rapport portant sur la représentation de la diversité à la télévision, remis au Parlement le 19 juillet 2022, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) pointe du doigt l’image déformée de la société retranscrite par les médias. Tour d’horizon.
Une nouvelle autorité publique en charge de l’audiovisuel
Succédant au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) est la nouvelle autorité publique indépendante (API) en charge de l’audiovisuel français. Elle a pris place en janvier 2022 et a récemment établi le baromètre annuel de la représentation de la diversité sociale à l’écran dans les médias français. Pendant deux semaines, l’Arcom a indexé les personnes apparues à l’écran sur les 19 chaînes de la TNT. Les quatre chaînes françaises d’informations diffusées en continu ont aussi été prises en compte. L’analyse a été basée sur sept critères de diversité. Résultat, les chiffres présentés dans le rapport du 19 juillet 2022 rendent compte d’une représentation déformée de la société française à l’écran. Reste à savoir si la plateforme de streaming française Salto fait mieux.
Une image audiovisuelle qui ne correspond pas à la réalité
D’après l’Arcom, l’audiovisuel français est encore loin de véhiculer une image qui reflète la diversité sociale. Les données du baromètre récemment publié, qui concernent les contenus médiatiques diffusés en 2021, en disent long sur le sujet. Sur près de 2900 programmes en tout genre visionnés dans le cadre de l’étude et 64 000 personnes représentées à l’écran, le baromètre établit à :
- 14% seulement la représentation des personnes “non blanches” à l’écran, contre 16% l’année précédente ;
- 39% la représentation des femmes, un chiffre qui ne fait pas honneur à la société française, composée à 52% de femmes ;
- 5% la représentation des personnes âgées de plus de 65 ans. Celles-ci constituent, pour rappel, la tranche d’âge majoritaire dans la société française. Le sentiment de discrimination lié à l’âge est donc autant présent dans le retour à l’emploi qu’à la télévision.
Le handicap très peu, voire pas du tout représenté
Le baromètre de l’Arcom met en évidence le manque de représentation des personnes non blanches à la télévision française, un reflet flagrant du racisme systémique qui règne encore dans la société. Les programmes de divertissement font toutefois preuve d’amélioration avec un taux de représentation de personnes non blanches de 19% à l’écran. Sur les chaînes d’informations, elles ne représentent que 11% des apparitions et sont, dans 43% des cas, stigmatisées et utilisées comme exemples négatifs. La situation est encore plus critique pour la représentation du handicap à l’écran. Ce dernier bénéficie d’à peine 0,8% de visibilité, tout comme de nombreux sites web ne sont pas accessibles aux personnes handicapées.