SpaceX, Blue Origin, Virgin Galactic : le coût environnemental colossal du tourisme spatial

Publié le 

SpaceX, Blue Origin, Virgin Galactic : le coût environnemental colossal du tourisme spatial / iStock.com - 3DSculptor
SpaceX, Blue Origin, Virgin Galactic : le coût environnemental colossal du tourisme spatial / iStock.com - 3DSculptor

La course à la conquête spatiale se renforce. Contrairement à la NASA qui centre ses missions spatiales sur la recherche d’une éventuelle trace de vie, les entreprises telles que SpaceX ou Virgin Galactic ont fondé leur ambition sur le tourisme dans l’espace. Le développement progressif de ce domaine amène à se questionner sur les impacts environnementaux de l’activité à l’heure où les préoccupations écologiques dominent les discussions.

L’environnement se dégrade à vue d’œil sous l’influence néfaste de l’industrie agroalimentaire intensive et des émissions du transport aérien. Aux dernières nouvelles, le secteur du tourisme spatial ne tardera pas à intégrer ce palmarès de facteurs polluants. Zoom sur les principales conséquences écologiques de cette nouvelle industrie.

Un bilan carbone difficile à assumer pour la planète

Le transport aérien se classe parmi les domaines les plus polluants, avec officiellement 2,5 % des émissions mondiales à son compte. Avec le développement d’avion hypersonique, pour des voyages plus rapides, mais aussi le déploiement des vols touristiques spatiaux, la situation risque d’empirer. Pour l’heure, le tourisme spatial n’en est qu’à ses premiers pas, limitant son activité à une centaine de tentatives annuelles de lancements de fusées. Néanmoins, la communauté scientifique met le monde en garde sur les impacts attendus. Le bilan carbone des vols spatiaux s’annonce faramineux. En se basant sur l’exemple d’un vol complet opéré par le Falcon 9 de SpaceX jusqu’à la Station Spatiale Internationale (ISS), des chercheurs français tablent sur une émission de CO2 de l’ordre de 1 150 tonnes ! À côté, le transport routier fait pâle figure et semble presque inoffensif.

Une grande quantité de suies déchargées dans la haute atmosphère

En juillet 2021, Blue Origin, la compagnie de Jeff Bezos, a opéré le tout premier voyage touristique spatial de l’histoire. Les rêves d’une minorité se concrétisent à travers le développement de ce nouveau secteur, mais la planète en souffre. Tout comme les vols commerciaux, les vols spatiaux dégagent une quantité colossale de suies polluantes en s’élevant dans l’atmosphère. En plus des 27,2 tonnes de CO2 émis par les propulseurs du SpaceShipTwo de Virgin Galactic, des chiffres rapportés par le rapport d’évaluation environnementale de la compagnie, cette fusée laisse des traces de suie dans la stratosphère. Le problème est le suivant : ces polluants restent en suspension pendant au moins une dizaine d'années dans les hautes couches stratosphériques. Si le tourisme spatial poursuit son expansion, cette nouvelle forme de pollution aura le fin mot du changement climatique.

Une ère engagée, un développement parsemé de défis

Pour l’heure, avec un nombre limité de vols spatiaux, malgré les centaines de billets qui se vendent à des prix faramineux, l’impact écologique du tourisme dans l’espace reste minime. Bien sûr, si le domaine se développe, les inconvénients précédemment cités deviendront une réalité et l’humanité paiera le prix fort des caprices d’une minorité de milliardaires qui veulent passer des vacances à la Station Spatiale Internationale. Il faudrait, pour ce faire, que ces compagnies opèrent 1 000 vols de fusées journaliers, ce qui, en tenant compte des contraintes techniques et économiques, ne risque pas d’arriver de sitôt.