Bestiaire curieux : l’axolotl, une salamandre pas comme les autres / iStock.com - izanbar

Bestiaire curieux : l’axolotl, une salamandre pas comme les autres

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La créativité de Dame nature se manifeste sous différentes formes et n’a pas fini de nous surprendre. Elle nous emmène, cette fois-ci, dans les fonds d’un lac mexicain où vit une salamandre à l’apparence et aux caractéristiques physiques atypiques. Au premier coup d’œil, elle s’apparente à un pokémon matérialisé, mais il n’en est rien. En effet, il ne s’agit, ni plus ni moins, que de l’axolotl, un animal amphibien qui conserve ses caractéristiques larvaires à l’âge adulte.

Originaire des eaux douces du Mexique, l’axolotl ou Ambystoma mexicanum, est une salamandre de la famille des Urodèles qui, côté apparence, n’a rien à voir avec ses congénères. En effet, cette espèce d’amphibien présente des caractéristiques exceptionnelles qui éveillent immanquablement la curiosité. En quoi l’axolotl est-il aussi différent des autres salamandres ? Zoom sur les détails.

Une apparence atypique qui suscite la curiosité

Avec sa tête arrondie, ses petits yeux sans paupières et sa large bouche, l’axolotl a l’air aussi sympathique que l’abeille instagrameuse qui veut sauver la planète. Mais ce n’est pas ce qui intéresse le plus chez l’animal. En effet, l’Ambystoma mexicanum est un des rares animaux à rester à l’état de larve, même quand il atteint l’âge adulte, ce qui lui prend généralement de 18 à 24 mois. À ce stade, l’axolotl mesure une trentaine de centimètres et se distingue des autres espèces d’amphibiens par sa curieuse apparence. Amphibien, l’animal arbore trois paires de branchies externes au-dessus de sa tête, le tout ressemblant étrangement à une coiffe de duvet. Comme il s’agit d’une salamandre, l’axolotl possède deux paires de membres, sauf que ses pattes arrière n’ont que 4 doigts contrairement à la paire située à l’avant.

Une salamandre qui reste à l’état larvaire

L’apparence de l’axolotl s’explique par la particularité de son développement. Tandis que les salamandres évoluent inexorablement en espèce terrestre à l’âge adulte, l’axolotl constitue une exception à cette règle. En effet, l’animal reste un amphibien à l’état larvaire tout au long de sa vie et peut se reproduire malgré la conservation de ses caractéristiques juvéniles. Ce phénomène, du nom de néoténie, explique l’apparence atypique de l’animal. Concrètement, la glande thyroïde, censée sécrétée l’hormone thyroxine responsable de la croissance de la larve, s’atrophie sous l’effet des basses températures du milieu de vie de l’animal. Résultat, la larve ne se métamorphose pas en salamandre terrestre et évolue sous la forme hybride de l’axolotl adulte. À l’heure actuelle, l’axolotl est qualifié d’espèce menacée, à l’instar de la tortue luth en voie de disparition.

Une incroyable capacité de régénération

Au-delà de son apparence peu commune, l’axolotl se démarque également par son incroyable capacité de régénération. L’amphibien peut reconstituer différentes parties de son corps adulte à l’état larvaire si ces derniers venaient à manquer. Ainsi, l’axolotl est capable de faire repousser une patte, sa queue, voire ses yeux, sa moelle épinière, et même une partie de son cerveau si nécessaire. À l’heure du biomimétisme, les chercheurs tentent de déchiffrer cette faculté de régénération exceptionnelle de l’axolotl dans le cadre d’une amélioration de la médecine régénératrice.

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