Donner du pain aux oiseaux sauvages nuit à leur santé / iStock.com - Alphotographic

Donner du pain aux oiseaux sauvages nuit à leur santé

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La nature est un écosystème autosuffisant, fonctionnant de manière à subvenir aux besoins nutritionnels de la faune et de la flore. Ainsi, les animaux sauvages ont déjà à disposition toutes les ressources alimentaires nécessaires. L’intervention de l’Homme dans leur alimentation, notamment chez les oiseaux sauvages, n’est aucunement requise.

Bien que l’action découle d’une bonne intention, jeter des miettes de pain en guise de nourriture aux oiseaux leur cause plus de mal que de bien. D’ailleurs, cette pratique fait l’objet d’une interdiction municipale dans le centre parisien. La composition du pain n’est pas tolérée par leur système digestif et peut entraîner des malformations osseuses, voire une mort prématurée. Tour d’horizon.

Le pain, une nourriture humaine inadaptée aux oiseaux sauvages

Qui ne s’est pas déjà muni d’un sachet de pain ou de biscottes sur son chemin vers le parc de la ville dans l’intention d’en nourrir les oiseaux sauvages qui y traînent ? D’ailleurs, le plan d’eau du parc se retrouve souvent envahi de mie de pain et de morceaux de biscotte, au détriment de la santé des oiseaux qui l’occupent. En effet, à y regarder de plus près, le pain est loin d’avoir été conçu pour l’organisme des oiseaux, qui en tolèrent très mal l’important apport en sel et en sucre. Qu’il s’agisse de pain de mie, de biscotte ou d’un pain fait-maison sans l'habituelle machine automatique, ils intoxiquent les oiseaux sauvages qui prennent la mauvaise habitude d’en ingurgiter. Leurs fonctions cérébrales et leur croissance osseuse se retrouvent altérées par la consommation de cette nourriture étrangère qui, au passage, perturbe leur système digestif.

La cause d’une malformation osseuse souvent irréversible

À l’heure où les oiseaux sauvages commencent à disparaître des campagnes françaises, il est urgent d’ajuster les comportements vis-à-vis de leur présence dans les parcs pour éviter de leur faire davantage de mal. Si, en apparence, les oiseaux sauvages qui occupent les étangs semblent se délecter des morceaux de pain qui leur sont jetés, cet aliment les détruit intérieurement. Il en résulte notamment une grave malformation osseuse qui touche la dernière articulation des ailes de l’oiseau. Celle-ci se tord de manière peu naturelle sous l’effet constant d’une alimentation inadaptée au régime de l’animal sauvage. L’oiseau victime du syndrome de l’aile d’ange se retrouve alors dans l’incapacité de s’envoler. La consommation répétée de pain condamne ainsi les oiseaux sauvages.

Un acte contre-productif pour l’équilibre écologique

Les cygnes, les bernaches, les canards sauvages sont naturellement prédisposés à rechercher de manière autonome leurs différentes ressources alimentaires. Ainsi, s’ils se voient soudainement nourris de pain tout au long des saisons, les oiseaux vont finir par développer une dépendance alimentaire. Ils finissent alors par délaisser leur instinct sauvage et vont jusqu’à ignorer la phase de migration hivernale en raison de la disponibilité constante de nourriture sur place. Pour faire simple, aussi anodin le geste puisse-t-il paraître, jeter des morceaux de pains aux oiseaux sauvages nuit profondément à leur organisme en plus de déséquilibrer la balance écologique. Par égard pour cet équilibre fragile, la chasse aux tourterelles des bois a été suspendue pour la saison.

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