Steaks végétaux : ces appellations bientôt interdites en France / iStock.com - margouillatphotos

Steaks végétaux : ces appellations bientôt interdites en France

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Mauvaise nouvelle pour les Français végétariens et végétaliens, amateurs de steaks végétaux ou autres produits à base de protéines végétales imitant les aliments carnés. Un décret paru au Journal Officiel le 30 juin 2022 annonce l’entrée en vigueur imminente d’un changement d’appellation obligatoire pour les steaks, saucisses et lardons végétaux. Cette décision a suscité des indignations d’une part, et des félicitations d’autre part.

À l’heure où les alternatives végétales des produits issus de l’élevage d’animaux se démocratisent à grande échelle, la France s’apprête à faire un grand pas en arrière. En effet, d’ici quelques mois, les steaks végétaux, poissons végétaux ou encore les saucisses de soja, risquent de ne plus alimenter les rayons végétariens des supermarchés. Zoom sur les détails de ce changement.

Vers de nouvelles appellations pour les produits végétaux

Après la promulgation d’une nouvelle loi visant un meilleur encadrement des produits qualifiés de reconditionnés sur le marché, c’est au tour des steaks végétaux d’être recadrés. Le décret du 30 juin 2022 stipule, mot pour mot, qu’il ne sera plus possible de qualifier des produits n’appartenant pas au règne animal en utilisant des terminologies propres au secteur de la viande. En d’autres termes, les fameux steaks végétariens, nuggets végétaux et lardons à base de protéines végétales ne pourront plus être vendus sous ces noms. La nouvelle disposition prend officiellement effet à compter du 1er octobre 2022, date à laquelle ces produits seront rebaptisés pour arborer de nouvelles appellations sur leur emballage. Le stock restant de “steaks végétariens” et autres produits du même type sur le marché sera toutefois autorisé à la vente jusqu’à la fin de l’année 2023.

Une disposition saluée par la filière de la viande

À l’annonce de ce décret qui vient interdire l’usage des terminologies actuelles pour qualifier les viandes et saucisses végétales, la filière de la viande n’a pas manqué d’exprimer sa reconnaissance. Pour les acteurs concernés, promouvoir la vente de produits végétaux en reprenant les codes des denrées d’origine animale qu’ils imitent est une pratique commerciale assimilée à de la tromperie. Ainsi, l’industrie de la viande voit en cette nouvelle disposition “une étape essentielle en faveur de la transparence de l’information”, mais aussi pour la préservation de leurs produits et savoir-faire. Toutefois, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, bien que ravie de cette décision, la qualifie d’insuffisante. En effet, le décret ne concerne que les steaks sans viande et autres substituts végétaux fabriqués et vendus en France. Les produits importés n’y sont pas soumis.

Une décision déplorée par les fabricants de produits végétaux

Le nouveau décret qui entre en vigueur au mois d’octobre 2022 est loin de ravir tous les partis concernés. En effet, l’annonce a été plutôt mal reçue du côté des fabricants et promoteurs de l’alimentation à base de protéines végétales. Ils y voient une façon de renforcer l’influence de la filière de la viande à l’heure où les enjeux mondiaux de l’agriculture biologique requièrent une réforme du système d’élevage. Cette décision vient brider, selon eux, le développement de la filière des produits alimentaires végétaux en France.

Les catégories relatives à cet article : alimentation et diététique