Cigarette : fumer moins ne diminue pas le risque de mortalité

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Fumer et mortalité
Fumer et mortalité

Malgré la croyance générale, prétendant qu'il vaut mieux réduire le tabac si l'arrêt complet est trop difficile, la diminution de cigarettes serait tout aussi nocive que de ne rien faire. Si l'on se dit que "moins de cigarettes" signifie par conséquent "moins de risques pour la santé" car moins de toxines absorbées, ce serait un leurre, d'après une étude écossaise. Des scientifiques de Glasgow ont suivi, depuis les années 70, plus de 5 000 fumeurs et observé la quantité de cigarettes fumées chaque jour, l'évolution de leur tabagisme et enfin leur état de santé.

Les résultats sont sans appel : diminuer la cigarette ne diminue pas la mortalité. En revanche, l'arrêt définitif, lui, porte ses fruits. Les risques de santé lorsque l'on est fumeur sont principalement de deux types : cancer (poumons, gorge, larynx...) et maladies cardio-vasculaires (infarctus, AVC...). Si le premier résulte d'une consommation sur le long terme, le deuxième, lui, serait conséquent à une consommation en soit : les fumeurs passifs ou occasionnels en sont aussi victimes. Jadis à la mode, la cigarette et son aura partent en fumée au vu de tels résultats.

Peu importe la quantité, les risques sont similaires

Une précédente étude effectuée durant presque 30 ans auprès de 43 000 personnes avait déjà montré à quel point la vie ne tient qu'à un filtre : fumer ne serait-ce qu'une seule cigarette régulièrement multiplie par 3 les risques d'accidents cardio-vasculaires par rapport à une personne qui ne fume pas.

Le pire étant que les risques ne sont pas proportionnels avec la quantité de cigarettes : en fumer 20 ne multiplie les risques d'AVC que par 4.

En revanche, les risques de cancer, eux, sont considérablement plus importants à mesure que la quantité augmente. Pourtant, si les "gros fumeurs" se réjouissent quand ils parviennent à réduire significativement leur consommation de tabac, pour le corps les effets sont les mêmes, voire pires.

Après 40 ans d'observation et de suivi médical, les fumeurs ayant continué leur consommation de façon régulière ont un taux de mortalité identique à ceux qui ont réduit le nombre au fil des ans mais n'ont pas arrêté.

 

Se contenter de réduire ne change rien

En effet, un fumeur dépendant qui fumerait 20 cigarettes par jour (soit un paquet) et qui réussirait à n'en fumer plus que 10, aspirera avec beaucoup plus d'intensité que s'il n'était pas en manque. Ainsi, il absorbera davantage de toxines que s'il avait fumé plus régulièrement.

Outre cela, l'organisme, pollué de manière constante, prépare de la même manière le développement d'un cancer, quel que soit le nombre de cigarettes brûlées.

La réduction de tabac doit donc conduire à un arrêt définitif et non à une nouvelle façon de fumer de manière plus modérée. Si vous réduisez votre consommation, pensez alors à compenser votre taux de nicotine avec un substitut nicotinique - patch, gommes etc. -, et veillez à continuer la diminution jusqu'à l'arrêt complet, explique le Professeur Daniel Thomas, cardiologue au CHU de La Pitié Salpêtrière à Paris.

Néanmoins, tout espoir n'est pas vain puisque la réduction de moitié du nombre de cigarettes amène souvent à l'arrêt définitif. En ce sens, c'est une bonne voie à suivre. Si l'arrêt du tabac est difficile, autant s'y prendre le plus tôt possible : il faudra se sevrer durant plusieurs mois voire plusieurs années pour regagner de l'espérance de vie et que votre corps retrouve son état initial.

Comment le corps réagit-il à la suite de l'arrêt de la cigarette ?

Après vous être arrêté de fumer, il faudra attendre jusqu'à 15 ans de sevrage complet pour récupérer une espérance de vie similaire à celle d'un non fumeur. Cependant, dès la première année, les risques d'AVC diminuent sensiblement, informe l'OMS.

Au quotidien, les avantages sont nombreux et très rapides :
- vous commencerez par récupérer votre goût et redécouvrirez la saveur de nombreux aliments ;
- plus ou moins en même temps, votre odorat recouvrera sa sensibilité d'antan : vous percevrez des odeurs oubliées ;
- vous respirerez de mieux en mieux : vous serez moins essoufflé et fatigué en cas d'exercice (monter des escaliers, se dépêcher…) et la qualité de votre sommeil en sera améliorée ;
- enfin, si vous fumez un paquet par jour, vous économiserez près de 200 euros par mois.

Source : American Journal Of Epidemiology ; Le Nouvel Obs

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