Les dromadaires sont-ils à l'origine du coronavirus ?

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D'après une étude scientifique rendue publique en fin de semaine dernière, les dromadaires pourraient être l'un des principaux vecteurs de la transmission du nouveau coronavirus chez l'homme. Des recherches toujours en cours devraient prochainement venir confirmer cette hypothèse.

À l'instar de la grippe aviaire, qui pouvait se transmettre par l'intermédiaire des volailles, le coronavirus qui sévit à l'heure actuelle, provient-il également d'un animal ? C'est en tout cas l'hypothèse avancée par des chercheurs via une étude publiée par la revue médicale The Lancet. D'après ces derniers, les dromadaires pourraient en effet être en partie responsables de la transmission du coronavirus, aussi appelé syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) à l'homme.  

Depuis quelque temps, les chercheurs se demandaient si la chauve-souris n'était pas à l'origine du coronavirus. Bien que cette dernière ait pu faire partie des vecteurs, les scientifiques ont estimé que d'autres hôtes intermédiaires avaient été nécessaires. De façon à prouver cette piste, une équipe internationale de chercheurs pilotée par le docteur hollandais Chantal Reusken a passé au crible les échantillons de sang de 349 animaux, parmi lesquels de nombreux dromadaires, vaches et chèvres issus de plusieurs pays.

La réponse est dans les anticorps

Conclusion : la trace d'anticorps anti-coronavirus MERS a été identifiée dans les analyses de 50 dromadaires originaires du sultanat d'Oman, et dans une moindre mesure d'une centaine d'autres issus des îles Canaries – une région où le virus n'avait jusqu'alors jamais été détecté. D'après Marion Koopmans, une des scientifiques à l'origine de l'étude, la présence de ces anticorps montre que les dromadaires ont été en contact avec un virus très semblable.

Quant à savoir à quand remontait cette contamination, les chercheurs n'ont pas été en mesure de le savoir. D'autre part, encore faudra-t-il montrer avec certitude qu'il s'agit bien du même virus que celui qui a infecté les humains. Quoiqu'il en soit, la simple présence d'anticorps pourrait vouloir dire que les dromadaires sont l'un des réservoirs du virus ayant entraîné la contamination des humains. Particulièrement appréciés au Moyen-Orient, les dromadaires y servent d'animaux de course, pour le transport, mais sont également très prisés pour leur lait et leur viande.

Un virus plus dangereux que le SRAS, mais aussi moins infectieux

Apparu pour la première fois au Moyen-Orient l'an dernier, le coronavirus a déjà infecté 94 personnes, parmi lesquelles 46 sont décédées, d'après les informations fournies par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Aussi bien chez l'homme que l'animal, de nouvelles études sont donc indispensables pour espérer comprendre le mode de transmission. Principale interrogation : le virus se transmet-il par simple contact ou via l'ingestion de produits comme le lait de chamelle ?

Pour l'heure, néanmoins, pas d'inquiétude : la transmission du nouveau coronavirus est relativement limitée, de patient à patient. Et les personnes les plus touchées sont essentiellement celles déjà fragilisées, au départ, par des maladies chroniques ou immunodéprimées. Côté symptômes, le coronavirus entraîne des problèmes respiratoires, une pneumonie et une insuffisance respiratoire. D'après une autre étude également publiée par la revue médicale The Lancet, même si le coronavirus ne se transmet pas aisément, celui-ci est néanmoins nettement plus dangereux que le SRAS, le Syndrome respiratoire aigu sévère.

Sources : The Lancet, Metro