Écologie : vers une extension de la définition des OGM

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Écologie : vers une extension de la définition des OGM / iStock.com - pkujiahe
Écologie : vers une extension de la définition des OGM / iStock.com - pkujiahe

L'arrêt de la CJUE ou Cour de Justice de l'Union Européenne publié le 25 juillet stipule que les plantes ayant fait l'objet de certaines mutations génétiques seront dorénavant classées en tant qu'OGM. Focus sur cette décision “historique”.

Si la transgenèse est utilisée pour l’obtention des OGM classiques, la technique de la mutagenèse permet également d'obtenir des espèces génétiquement modifiées. La décision de la CJUE concerne cette dernière méthode. Cette mesure devrait aussi concerner l'étiquetage du bétail français élevé aux OGM.

Une décision saluée par plusieurs associations

Après des années de débat, la Cour de Justice de l'Union Européenne a enfin rendu son verdict : les organismes issus de la mutagenèse, technique consistant à modifier le génome d'une plante sans l'ajout d'ADN étranger, sont bel et bien des OGM. Ils doivent donc être considérés et gérés comme tels. Ce sont le syndicat français, la Confédération paysanne et d'autres organisations qui sont à l'origine de cette décision, qu'ils qualifient d'ailleurs “d'historique”. Il s'agit d'une protection supplémentaire, étant donné que les effets des OGM sur la santé et l'environnement ne sont pas encore sûrs. Sur le plan historique, les premiers OGM sont apparus vers les années 1970. Les mutations étaient obtenues par des radiations ou des produits chimiques et cette méthode a permis de créer de nouvelles espèces. Par la suite, la tansgenèse, technique consistant à insérer un nouveau gène dans un génome existant, est apparue. Les premières directives européennes concernaient surtout les OGM issus de la transgenèse. Si les anciennes techniques de mutagenèse semblent sûres et ne nécessitent donc pas de règlementation, les plus récentes modifient le génome en profondeur, avec des conséquences imprévisibles. Ce sont ces nouvelles méthodes qui sont visées par cet arrêt de la CJUE.

Des effets inconnus

Bien que les mutations existent de manière spontanée dans la nature, l'Homme est désormais capable de les provoquer. Il est maintenant en mesure de modifier en profondeur les insectes, les animaux et les plantes. Par ailleurs, il n'hésite pas à introduire ces nouvelles espèces dans l'environnement, avec des conséquences imprévisibles. Il se rue sur les modifications génétiques, sans même comprendre la vraie nature des gènes. Il ne se soucie pas du fait qu'effectuer des modifications dans un endroit implique des réajustements ailleurs.

Une mesure qui tombe sous le sens

Cette décision de la CJUE arrive à point nommé. S'il n'en avait pas été ainsi, d'innombrables espèces modifiées génétiquement auraient vu le jour sans aucune information à leur sujet. Elles doivent également pouvoir être tracées et étiquetées. Face à cette situation, il ne fait aucun doute que cette école qui forme les jeunes générations à l'écologie est une réelle bonne idée.