Le marché de l'immobilier parisien entame un "léger repli"

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Le marché de l'immobilier parisien entame un "léger repli" / iStock.com - scyther5

La Chambre des notaires d'Île-de-France a annoncé, dans un communiqué, que la baisse entamée par les prix de l'immobilier se confirmait au dernier trimestre 2012. Les voix des agences immobilières se veulent rassurantes mais les notaires et certains spécialistes s'attendent à une sévère correction.

"Fin de la récréation", siffle la Chambre des notaires. Les agences immobilières et les propriétaires sont ramenés à la réalité par les statistiques officielles : avec 30 000 transactions dans l'ancien au dernier trimestre, soit 11 % de moins qu'un an auparavant (et 13 % à Paris), la dégringolade du volume de ventes se poursuit. Mais contrairement aux dernières années, où les prix continuaient d'augmenter alors que le nombre de transactions était en baisse, cette contraction se ressent sur les prix : 1 % de baisse de prix entre le 3e et le 4e trimestre 2012, dont 1,8 % à Paris intra-muros et entre 0,4 et 0,5 % en banlieue. Même comparée à l'année dernière, à la même période, la baisse atteint 0,9 % dans Paris, et à l'époque les prix étaient toujours orientés à la hausse, ce qui veut dire que cette tendance a l'air solide.

Une baisse passagère ?

Les agents immobiliers veulent croire que la baisse immobilière est passagère, et que la reprise au printemps aura vite fait d'effacer ça. "La pénurie de logements sur Paris n'est pas résolue, et dès que l'activité sera là, les prix n'auront aucune raison de ne pas repartir à la hausse", avance Michel Mouillard, directeur scientifique de l'Observatoire Crédit Logement CSA. Mais d'autres acteurs du marché, comme le Crédit Foncier (une banque spécialisée dans l'immobilier), pensent que la correction se prolongera vraisemblablement jusqu'à la fin de l'année et au-delà, et qu'on peut s'attendre à une correction de 5% au moins dans les zones "tendues", qui sont caractérisées une offre de logement insuffisante par rapport à la demande et des prix astronomiques, comme par exemple l'Île-de-France, au bord de la mer ou près de la frontière suisse.

La demande pousse les prix à la baisse

Les acheteurs, qui se font de plus en plus rares en période de quasi-récession, trouvent les prix trop élevés, et pour cause : ceux-ci ont été multipliés par 4 en 15 ans (depuis la dernière baisse en 98) sur Paris et par 3 dans les autres départements franciliens. Une partie des propriétaires anticipe une baisse à venir, ce qui pousse l'offre à la hausse. Surtout, le pic ayant été atteint au cours de l'année 2011, on ne voit pas encore clairement l'impact de ce renversement sur le marché : sur une année glissante, la baisse est moins importante qu'en comparant les deux derniers trimestres. Or, comme la baisse de la demande semble ralentir (l'effondrement du volume de ventes a atteint des niveaux bien plus importants que 11 %, par exemple suite à la crise au dernier trimestre 2008), impossible de savoir à coup sûr dans quel sens les prix s'orienteront dans les prochains mois. 

Une hausse des prix                              

Cependant, il y a de quoi inquiéter les propriétaires, et refroidir les acheteurs. Même si les besoins en logement sont très forts dans les zones tendues, les capacités de financement des acheteurs ne sont pas infinies, et les prix ont vraiment atteint un niveau record en 2011, ce qui a laissé plein d'acquéreurs potentiels sur le carreau. Les projections de prix calculées par la Chambre des notaires de Paris sur les avant-contrats montrent un passage progressif sous la barre des 8 300 €/m2, mais on reste quand même à des niveaux inabordables pour la majorité des gens.