Mardi Conseil : alcool et grossesse, prenez conscience des dangers

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Mardi Conseil : alcool et grossesse, prenez conscience des dangers / iStock.com - Wavebreakmedia
Mardi Conseil : alcool et grossesse, prenez conscience des dangers / iStock.com - Wavebreakmedia

Il est bien connu que l’alcool et la grossesse ne font pas bon ménage, et ce, quelle que soit la quantité ingérée. Pour sensibiliser le public sur le syndrome d’alcoolisation fœtale, la SAF France a récemment mené une campagne d’information avec le slogan “9 mois = 0 alcool”.

Les spécialistes sont unanimes quant aux effets néfastes de l’alcool sur le développement du fœtus. Zoom sur le syndrome d’alcoolisation fœtale qui touche chaque année près de 8 000 enfants, soit 1% des naissances.

Un danger public

D’après les spécialistes, le syndrome d'alcoolisation fœtale (SAF) serait la première cause non génétique de handicap. La forme sévère de ce syndrome affecterait près de 800 enfants par an, soit 10% des bébés concernés par le SAF. Selon Auguste Charrier, président de l’association d’alcool assistance à Cholet et au niveau national, l’alcoolisation fœtale est un réel problème de santé publique en raison de ses conséquences psychologiques et physiques chez les nourrissons. Ce syndrome serait responsable de l’échec scolaire et de troubles du comportement. Selon le pédiatre Denis Lamblin, président de SAF France, les personnes atteintes de troubles d’alcoolisation fœtale seraient à l’origine de délits irrationnels. L’association rappelle également que ce syndrome favorise les malformations congénitales ainsi que les pathologies somatiques et mentales.

Zéro alcool

Les femmes sont aussi suceptibles que les hommes de consommer de l'alcool. L’enquête périnatale 2010 menée par l’Inserm révèle même que près de 20% des femmes continuent à boire durant leur grossesse. Or, les spécialistes s’accordent à dire que la consommation d’alcool, même à faible dose, est néfaste pour le développement des bébés. Une étude publiée dans la revue Jama Pediatrics par des chercheurs de l’Université de Melbourne démontre que les traits caractéristiques des enfants souffrant de SAF se retrouvent chez ceux qui ont été exposés à une faible dose (moins de 7 verres par semaine) dans le ventre de leur mère. D’après le Pr Michel Reynaud, président du Fonds action addictions, les anomalies faciales détectées par les auteurs de cette étude laissent présager des affections cérébrales. Selon les spécialistes, boire un verre de vin chaque jour pendant les 9 mois de grossesse équivaut à donner au bébé 2,7 l d’alcool pur alors que son foie n’est pas suffisamment développé pour le métaboliser. Ils recommandent donc de ne pas boire du tout durant la grossesse.