Pourquoi vous avez tout intérêt à changer votre photo de profil Facebook

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Avec l'arrivée des nouvelles conditions d'utilisation, entrées en application le 5 septembre aux États-Unis, Facebook trébuche une nouvelle fois sur la question de la protection des données personnelles. Le réseau social de Zuckerberg se réserve en effet désormais le droit de faire usage des photos des utilisateurs à des fins publicitaires.

Dans les nouvelles conditions d'utilisation de Facebook, entrées en vigueur jeudi 5 septembre aux États-Unis, un paragraphe n'a pas manqué d'inquiéter nombre d'utilisateurs :

"Vous nous donnez la permission d'utiliser votre nom et la photo de votre profil en rapport avec du contenu commercial ou sponsorisé, notamment auprès d'une marque que vous avez soutenue en cliquant sur "like". En d'autres termes, vous autorisez qu'une entreprise ou un groupe rémunère Facebook pour lui avoir transmis votre nom, la photo de votre profil et vos informations personnelles, sans compensation en échange."

Autre nouveauté, qui avait toutefois déjà fait couler beaucoup d'encre mais que l'on croyait enterrée : le réseau social veut utiliser un logiciel de reconnaissance faciale pour "tagger" de manière automatique les photos de profil des utilisateurs (soit 1 milliard de clichés), puis les stocker dans une base de données.

Jusqu'à présent, ce programme actif outre-Atlantique reconnaissait les visages de certains contacts en s'appuyant sur les photos "taggées". Mais il pourrait grâce au milliard de photos de profil analysées être nettement plus efficace qu'auparavant.

L'Europe, pour l'instant épargnée

Lancée en 2011, la technologie de reconnaissance faciale de Facebook avait été sévèrement critiquée par la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL) et par quelques autres autorités, entre autres s'agissant du respect de la vie privée. Résultat : Facebook avait même consenti à interrompre son outil de reconnaissance faciale dans l'Union Européenne, et à supprimer les données recueillies sur les profils des usagers.

Tant et si bien qu'il n'y aurait pas de quoi s'alarmer pour l'instant en Europe. Mais si vous souhaitez toutefois jouer la carte de la prudence, sachez que vous avez la possibilité de désactiver la fonction en question en vous rendant dans les paramètres de confidentialité. Ou mieux encore : vous pouvez tout simplement changer la photo de votre profil.

La question des publicités sponsorisées

Sachez qu'aux États-Unis, Facebook a été contraint de régler une action en justice concernant l'utilisation frauduleuse des données personnelles des utilisateurs. Cette action en justice a été intentée par des usagers américains devenus à leur insu les porte-paroles d'une marque ou d'un produit, simplement parce qu'ils avaient un jour cliqué sur "J'aime".

En contrepartie de ces clics et annonces automatisées, le réseau social a perçu d'importantes sommes d'argent. Pour Reuters, qui s'est penché sur les documents de justice, Facebook aurait généré un chiffre d'affaires de 234 millions de dollars, entre 2011 et 2012, grâce aux "Sponsored Ads".

Facebook compte-t-il se protéger derrière les nouvelles conditions d'utilisation ?

À l'heure où les démêlés de Facebook avec la justice s'accumulent, l'élargissement de ses conditions d'utilisation ne pourrait-il pas servir à poursuivre son mode de fonctionnement de manière légale ? La question reste ouverte.

À noter que le géant du réseautage social a été condamné à payer une amende de 20 millions de dollars (15 dollars pour chacun des 600 000 plaignants) au collectif d'usagers américains pour avoir utilisé illégalement les données personnelles de ses membres. Pour autant, cette pratique est toujours d'actualité en Europe.

La preuve : vous pourrez voir lesquels de vos amis sont utilisés sans qu'ils le sachent en tant que porte-parole d'une marque, d'un produit, d'une organisation ou encore d'un parti politique. Chose particulièrement étrange, toutefois, vous ne trouverez aucune annonce vous concernant, et ce même si vous avez l'habitude de "liker" des produits...

Sources : LeSoir, HuffPost, Mediapost, BeGeek, Facebook