Pourquoi manger trop de poisson n'est pas bon pour la santé

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Pourquoi manger trop de poisson n'est pas bon pour la santé
Pourquoi manger trop de poisson n'est pas bon pour la santé

S’il est riche en oméga 3 et bon pour la mémoire, consommer du poisson en forte dose ne semble pas aussi sain qu'on ne le pensait, d’après l’avis publié la semaine passée par l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (Anses). Les experts préconisent de limiter la consommation de poisson à deux fois par semaine, auquel cas de graves risques de contaminations à certaines substances toxiques (mercure et PCB entre autres) sont possibles. Quels sont les dangers si notre consommation de poisson est élevée ? Quelles sont les précautions à prendre ?

Ce n’est pas nouveau, la présence de pesticides dans notre vie quotidienne a des conséquences inévitables sur notre organisme. Maquillage, produit de soin, alimentation et eau : notre environnement peut vite devenir menaçant lorsque l’on y songe.

Mercure et PCB dans le poisson

La dernière cible dans le viseur des autorités sanitaires françaises est le poisson. Si en manger nous procure de grands avantages pour leurs richesses en oméga 3, en revanche, leur dosage élevé en substances toxiques et pesticides présente un danger s’ils sont pris plus de deux fois par semaine.

À la demande des autorités il y a un an, l’Anses a réalisé une étude sur la concentration de certaines toxines dans le poisson tout en tenant compte des effets positifs qu’il procure. Les experts ont donc analysé le risque de contamination en dioxine, en mercure - une substance reconnue nocive pour l’être humain et tout particulièrement sur le système nerveux du fœtus de la femme enceinte - et en PCB ou polychlorobyphéniles, une substance chimique synthétique présente dans l’industrie classée "cancérogène probable".

Quelle portion de poisson est conseillée ?

Pour bénéficier des atouts d’une alimentation à base de poisson sans pour autant risquer d’être contaminé, l’Anses énumère quelques recommandations de portions bien précises : les restrictions étant plus fortes concernant la femme enceinte.

En général, l’Agence recommande de consommer du poisson uniquement deux fois par semaine, en essayant de favoriser les poissons riches en oméga-3 (saumon, sardine, maquereau, hareng, truite fumée).

Poissons d’eaux douces et femmes enceintes : des recommandations plus strictes

À en croire l’avis publié, le poisson d’eau douce (anguille, barbeau, carpe) serait celui à consommer en quantité moindre. En plus de  contenir du PCB et du mercure, il serait aussi soumis à d’autres substances toxiques d’origines variées (humaine, animale…). L’Anses recommande donc d’en manger au maximum deux fois par mois.

Par ailleurs, pour la femme enceinte, les poissons de ce type sont limités à une portion tous les deux mois.

Il leur est également conseillé de limiter leur consommation en poissons sauvages (lotte, loup, bar, anguille, thon, brochet, raie…), de même pour les enfants de moins de trois ans. Enfin, dans la même catégorie, en raison d’une forte teneur en méthylmercure (MeHg), par précaution il est conseillé d’éviter la consommation d’espadon, de requin, de marlin, de siki et de lamproie.

Des recommandations sanitaires

En dehors du choix de l’animal à déguster dans son assiette, l’Agence énumère également quelques conseils déjà connus pour limiter la teneur en parasites.

Pour éliminer les micro-organismes, le moment de congélation est important, en plus de respecter la chaîne du froid, la durée et la température de congélation (4°C). L’Anses rappelle qu’une congélation de 7 jours permet de réduire le nombre de parasites. Enfin, inutile de s’alarmer, il est important de rappeler qu’une bonne cuisson permet également d’éliminer un maximum de micro-organismes présents.

Dernière recommandation concernant les poissons qui ne subissent pas de cuissons tels que les fruits de mers ou les poissons crus : il faut les consommer deux heures après leurs sorties du réfrigérateur. L’Anses ajoute cependant qu’il est particulièrement déconseillé d’en manger pour les populations plus sensibles (femmes enceintes, personnes âgées, en cas de diabète, cancer etc …).