France : pouvoir d'achat à la traîne et PIB en berne au 2e trimestre

Publié le  - Mis à jour le 

Si la France a enregistré une croissance nulle de son PIB au deuxième trimestre, comme le souligne l’Insee ce mardi, le pouvoir d’achat des Français a pour sa part très légèrement progressé, mais moins qu'au premier trimestre. Explications.

Vous le savez : la situation économique de la France a stagné tout au long des six premiers mois de l’année. Un constat que vient de confirmer l’institut national de la statistique et des études économiques (Insee), ce mardi. De fait, l’objectif du gouvernement de 1 % de croissance pour 2014 n’est plus d’actualité, au même titre que les engagements européens d’un déficit de 3,8 % - qui s’élève aujourd’hui à 4,4 % contre 4,1 % lors des trois premiers mois de 2014.

Rappelons que le ministre des finances, Michel Sapin, avait déjà indiqué courant août que la croissance serait d’environ 0,4 % sur l’année, et de 1 % pour 2015. Quant au déficit, ce dernier l’avait alors estimé au-delà de 4 %.

Une progression du pouvoir d’achat de 0,5 % faible

Source : Insee

Outre ce constat d’une économie au point mort, l’Insee a aussi mis en évidence une augmentation du pouvoir d’achat de 0,5 % au deuxième trimestre, en comparaison du premier. Reste que cette hausse du pouvoir d’achat des ménages est en retrait en comparaison au trimestre précédent (+ 0,9 %). En outre, le taux de marge des entreprises françaises, pourtant déjà l’un des plus faibles d’Europe, s’est abaissé à 29,3 %, contre 29,8 % début 2014.

Aussi : En France, les pauvres toujours plus pauvres

Les entreprises peinent à investir

D’autre part, si l’institut a légèrement modifié ses chiffres du 14 août sur la croissance, les grandes lignes sont identiques : à savoir que la demandes ménages et de  l’État font de la résistance, alors que l’investissement recule.

Dans le détail, les dépenses de consommation des ménages ont décollé de 0,4 % au deuxième trimestre – contre 0,5 % auparavant –, et celles des administrations publiques se sont aussi relevées de 0,4 % - contre 0,5 % lors de la première estimation. À l’inverse, les investissements des entreprises ont fléchi de 0,7 % - même si l’estimation tablait à l’origine sur -0,8 %.

Cette situation moribonde risque malheureusement de ne pas s’améliorer de sitôt, si l’on en croit les sondages réalisés auprès des entreprises. Ainsi, l’indice Markit de ce mardi souligne une baisse de l’activité du secteur privé en France, alors que le moral des entrepreneurs hexagonaux s’est détérioré en septembre, d’après l’Insee.

Le commerce extérieur en panne

Source : Insee

Pas mieux du côté de la contribution du commerce extérieur, un peu en retrait avec -0,1 point d’activité, compte tenu d’une activité qui stagne. Les exportations sont en effet au ralenti, avec +0,1 % contre 0,6 % en début d’année, au même titre que les importations (+0,4 % contre +0,8 %, trois mois auparavant).

Outre la prévision officielle de croissance pour 2014 qui ne dépasse plus les +0,4 %, le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, a estimé dernièrement que la France était un pays souffrant.

Sources : insee, markiteconomics, lemonde, lsa-conso, latribune