Une rescapée du Bataclan se voit refuser son prêt par un assureur

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Façade du Bataclan - wikimedia commons / Celine
Façade du Bataclan - wikimedia commons / Celine

Une compagnie d’assurance a préféré ne pas assurer le prêt d’une femme qui se trouvait au Bataclan le soir des attentats du 13 novembre. Le Magazine de la santé rapporte que l’assureur a invoqué un " état de stress post-traumatique" (ESPT).

Laurence se trouvait au Bataclan le soir des attentats du 13 novembre, où 90 personnes ont perdu la vie sous l’assaut des terroristes. Par chance, cette dernière s’en sort indemne bien que victime comme beaucoup d’un état de choc post-traumatique (ESPT). Situation qui l’amène à consulter peu de temps après un psychologue. Mais comme Laurence  estime crucial de poursuivre les projets initiés avant le drame, elle reprend ses démarches pour acquérir son premier bien immobilier. Avant les attentats, sa banque avait validé un prêt pour l’achat d’un appartement. Ne lui manquait donc qu’une assurance emprunteur.

Au moment de remplir le document relatif au contrat, Laurence précise qu’elle a subi un "stress post-traumatique" suite à sa présence au Bataclan le 13 novembre lors de l’attentat. D’où un suivi psychologique. Le Monde souligne que les rescapés des attentats de 1995 à Paris avaient été 31 % à contracter des symptômes d’ESPT. Mais en lieu et place d’une éventuelle visite médicale ou d’un bilan psychologique, l’assureur lui fait savoir que le prêt est refusé compte tenu de son état de stress post-traumatique. Comme le précise un avocat, malheureusement, la démarche de la compagnie n’est pas illégale sachant que rien ne peut la contraindre à assurer une personne.

Florian Ferreri, psychiatre au Journal de la santé fait observer que dans 8 cas sur 10, le problème lié à l'ESPT se règle dans le courant de l’année, avec une bonne prise en charge. Reste que Laurence, qui avait tout mis de son côté de façon à s’éviter des séquelles sur la durée, est consternée. Elle souligne avoir perpétuellement l’impression d’être renvoyée à son statut de "victime du Bataclan", sans la perspective de s’en sortir. À noter que l’assureur aurait entre temps repris contact avec Laurence afin de renégocier l’assurance. Mais celle-ci ne semble pour l'heure pas décidée à donner suite.

 

Sources : allodocteurs, lemonde