Santé : la prise d’antibiotiques favorise l’eczéma chez les bébés

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Très peu connu, l’eczéma atopique toucherait pourtant 15 % des enfants français. Ses causes sont toujours restées floues, mais d’après une étude britannique, cette maladie serait la conséquence de la prise d’antibiotique dès le plus jeune âge.

On en parle peu, mais l’eczéma est une maladie fréquente chez les nourrissons. L’eczéma atopique provoque des démangeaisons de la peau ainsi que l’apparition de rougeurs et de sécheresses cutanées. L’eczéma de l’enfant apparaît alors entre l’âge de trois mois et deux ans.

Une maladie toujours plus courante, dès le plus jeune âge

Bien que la maladie disparaisse quand l’enfant grandit, les causes de l’eczéma restent floues. D’autant plus que d’après les chiffres de l’ISAAC (International Study of Asthma and Allergies in Childhood), la proportion de malades souffrant de cette pathologie allergique serait croissante. Tant et si bien que qu'elle atteindrait ainsi les 30 % dans certains pays européens.

D’anciennes études, menées ces trois dernières décennies, ont remis en cause l’allaitement maternel et l’introduction dès le plus jeune âge aux allergènes alimentaires. Mais récemment, des chercheurs britanniques du Saint Thomas’ Hospital de Londres ont réunis les données des 20 dernières études sur cette forme d’eczéma. 

40 % de risque de développer de l’eczéma avec des antibiotiques

Leur étude publiée dans le British Journal of Dermatology pointe la responsabilité des antibiotiques. Pris de façon précoce, c’est à dire au cours de la première année de la vie de bébé, les antibiotiques auraient tendance à favoriser le développement de l’eczéma chez l’enfant. En revanche pas d’inquiétude à avoir pendant la période de grossesse, ont déclaré les experts. Pour preuve : la consommation d’antibiotiques chez le bébé cause 40 % de risque d’eczéma.

Enfin, il faut savoir que les enfants ayant connu de l’eczéma dans leur jeunesse sont sensiblement plus aptes à développer de l'asthme (50 %) ou une rhinite allergique (30 %).

Cette étude a pour but premier d’inciter les médecins à diminuer leur prescription d’antibiotiques pour les bébés, et d’être plus vigilants à l’avenir. Pourtant, léger paradoxe, si l’eczéma atopique disparaît peu à peu avec l’âge, les antibiotiques qui le favorisent, peuvent quant à eux soigner des maladies plus graves et dont les conséquences sont plus dangereuses. Il est donc parfois nécessaire de les utiliser.

Ainsi, des études doivent encore être réalisées afin de connaître plus en détail le rapport de cause à effets des antibiotiques sur la peau des bébés.

Sources : Futura-sciences et le NouvelObs