“Stealthing” : une pratique à connaître pour s’en protéger

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“Stealthing” : une pratique à connaître pour s’en protéger / iStock.com - CatLane
“Stealthing” : une pratique à connaître pour s’en protéger / iStock.com - CatLane

Apparue il y a quelques années déjà, la pratique sexuelle dénommée “Stealthing” se répand aujourd’hui aux États-Unis et inquiète de plus en plus le monde médical. Elle consiste à retirer le préservatif à l’insu du ou de la partenaire en vertu d'un prétendu “droit masculin naturel”.

Certains hétérosexuels et homosexuels revendiquent le droit masculin à répandre sa semence et incitent au “Stealthing”. Cette pratique est aujourd’hui dénoncée par la juriste américaine Alexandra Brodsky qui a récemment publié dans le Columbia Journal of Gender and Law les résultats d’une étude menée depuis 2013 sur ce sujet.

Une pratique traumatisante

D’après les résultats de l’étude, les adeptes du “Stealthing” revendiqueraient le "droit naturel masculin". Pourtant, cette pratique outrepasse la règle du consentement qui différencie le viol d’une relation sexuelle normale. En effet, le “Stealthing” consiste à faire semblant de mettre un préservatif ou à le retirer sans que le ou la partenaire ne s’en aperçoive. D’après les résultats de l’étude menée par Alexandra Brodsky, les victimes se seraient senties violées et ont eu du mal à qualifier ce qui leur est arrivé. Elles seraient également traumatisées en raison des risques de maladie et de grossesse auxquels elles ont été exposées.

Un vide juridique

Dans son rapport, la juriste déplore le vide juridique concernant cette pratique qu’elle qualifie d’acte criminel. D’après elle, le “Stealthing” est une sorte de domination qui relève plus de l’agression sexuelle que du soi-disant “droit masculin naturel”. Certains adeptes s’échangeraient même des astuces sur des forums dédiés. En janvier, le tribunal correctionnel de Lausanne, en Suisse, a condamné un homme pour cette pratique. La justice avait estimé que la victime aurait refusé si elle avait su que la relation sexuelle n’était pas protégée. D’après Cécile Naze-Teulié, spécialiste du droit pénal, une telle pratique est condamnable en France si la partenaire avait expressément manifesté son refus d’une relation sexuelle non protégée.