Suffren, le nouveau sous-marin nucléaire français

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Suffren, le nouveau sous-marin nucléaire français/ iStock.com - 1971yes
Suffren, le nouveau sous-marin nucléaire français/ iStock.com - 1971yes

Pour la Marine nationale, l’heure est au renouveau. De nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque verront le jour dans les années à venir. Le premier, baptisé Suffren, a été inauguré le 12 juillet dernier par le président Emmanuel Macron. La cérémonie qui s’est tenue à Cherbourg a permis d’en savoir plus sur ce bâtiment.

Gigantesque et quasiment indétectable, le Suffren représente une véritable innovation technologique pour la marine. Avec cette nouvelle génération de vaisseaux sous-marins, la France rejoint les États-Unis et le Royaume-Uni, les seuls à disposer d’une flotte comprenant des sous-marins de cette envergure. Zoom sur ce navire de guerre.

Le premier d’une longue série

Conçu par Naval Group, le Suffren est le tout premier sous-marin nucléaire français fabriqué dans le cadre du projet “Barracuda”. Les six submersibles prévus par la Marine, dont le Suffren, sont tous des sous-marins furtifs à propulsion nucléaire. Prévu pour une mise à disposition dès cet été ou vers la fin 2020, le sous-marin Suffren fait référence à Pierre André de Suffren, le plus célèbre des marins français, et fait partie d’une génération de vaisseaux plus performants. D’ailleurs, le gouvernement n’a pas lésiné sur les moyens en investissant près de 9 milliards d’euros dans la conception de ce premier modèle. Côté science, la création d’un soleil nucléaire six fois plus chaud est annoncée.

Un assemblage de plus de 800 000 pièces

Le Suffren ressemble à un long tube de 8,8 m de diamètre pour 99 m de long. Ce monstre marin pèse 5 300 t et est capable de s’immerger à 350 m sous la surface pendant 70 jours. Ses prédécesseurs, les sous-marins de type Rubis, mis en service entre 1976 et 1990, ne pèsent que 2 600 t avec 45 jours d’autonomie en profondeur. Véritable base secrète sous les océans, le nouveau vaisseau nucléaire peut accueillir un équipage de 65 personnes. En outre, le Suffren a été conçu de façon à demeurer indétectable, son empreinte acoustique étant similaire à celle d’un ban de crevettes. À noter que le bruit des bateaux peut doubler la mortalité des poissons. Côté armement, le Suffren est équipé de missiles de croisière et de torpilles lourdes F21 avec une portée d’environ 1 000 km.

Des missions spéciales

Le Suffren ainsi que les cinq autres sous-marins du projet Barracuda, qui seront inaugurés d’ici 2030, ont les mêmes missions : “protéger nos sous-marins nucléaires lanceurs d’engins en détectant des adversaires dans nos zones d’intérêt ou de crise, capter discrètement des renseignements et escorter des bâtiments précieux”, explique Bertrand Dumoulin, capitaine de vaisseau et sous-marinier de la Marine nationale. Grâce à sa capacité furtive, le Suffren pourra aisément escorter des bâtiments comme le porte-avions Charles-de-Gaulle ou d’autres navires de la Marine. En cas de nécessité, le sous-marin dispose d’un hangar de pont accessible depuis un sas, permettant aux plongeurs de rejoindre un propulseur sous-marin. Pendant ce temps, l’Antarctique va accueillir le plus grand sanctuaire marin du monde.