Une tête de Toutankhamon mise aux enchères provoque la colère du Caire

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Une tête de Toutankhamon mise aux enchères provoque la colère du Caire / iStock.com - JoseIgnacioSoto
Une tête de Toutankhamon mise aux enchères provoque la colère du Caire / iStock.com - JoseIgnacioSoto

Les pièces rares datant de l’Égypte ancienne sont nombreuses à être éparpillées dans le monde. L’une d’elles, un portrait du pharaon Toutankhamon, s’est retrouvée en possession de la maison d’enchère londonienne Christie’s. Cette dernière a mis la pièce unique aux enchères, déclenchant la fureur de l’Égypte.

Les autorités égyptiennes considèrent que ce buste de Toutankhamon leur revient de droit, car faisant partie de leur patrimoine historique. Malgré les mises en garde émises par l’ambassade d’Égypte au Royaume-Uni, une vente aux enchères du portrait en quartzite du pharaon a eu lieu à Londres le 4 juillet dernier.

Une œuvre égyptienne volée ?

La pièce d’art au centre du débat est vieille de trois millénaires. Datant de la période arménienne, l’objet de 28,5 cm de haut représente un portrait du dieu égyptien Amon sous l’apparence du pharaon Toutankhamon, connu pour avoir accédé au trône dès son plus jeune âge. Le buste, sculpté dans un bloc de quartzite brun, est d’une valeur inestimable. En effet, la maison Christie’s l’évalue à pas moins de 4 millions de livres sterling et a organisé sa vente aux enchères les 3 et 4 juillet 2019 à Londres. Bien entendu, Le Caire, l’incontournable capitale de l’Égypte, était contre cette entreprise. Interrogé à ce sujet, l’ancien ministre des Antiquités égyptiennes, Zahi Hawass, pense que le portrait a quitté l’Égypte dans les années 70 avec d’autres objets anciens.

L’Égypte révoltée face à la situation

Tenue au courant de l’organisation de la vente par la maison Christie’s elle-même, l’ambassade londonienne de l’Égypte, pays où l’Aegyptonycteris Knightae, la chauve-souris omnivore a été découverte, a aussitôt protesté. Le ministère des Affaires étrangères égyptien a déclaré dans un communiqué de presse que cette vente est “en contradiction avec les accords internationaux et les conventions” établis. Désolée de cette conduite qui constitue une insulte à la culture égyptienne, l’ambassade d’Égypte accuse la maison d’enchère d’avoir fourni des informations erronées quant à la provenance de l’artéfact. En effet, cette dernière n’aurait pas été en mesure de leur fournir le certificat d’acquisition du portrait de Toutankhamon.

La maison Christie’s sur ses positions

En dépit des demandes répétées des autorités égyptiennes, tentant de la convaincre d’annuler la vente aux enchères, la maison Christie’s n’a pas changé d’avis pour autant. Dans un communiqué rapporté par Figaro, un porte-parole de l’établissement confirme que des contrôles approfondis ont été effectués afin de “vérifier la provenance et le statut légal de l’objet”. En aucun cas, l’établissement n’aurait pris le risque d’exposer un objet ancien faisant l’objet de suspicions par rapport à sa provenance et sa propriété. En effet, le fameux portrait de Toutankhamon, au cœur de la discorde, aurait été acheté en 1985 à Heinz Herzer, un marchand d’art munichois, après avoir été en possession du prince allemand Wilhelm von Thurn und Taxis depuis 1960. L’hypothèse du vol est donc réfutée par Christie’s qui a tenu la vente aux enchères de la pièce dans la soirée du 4 juillet. À noter que la tombe de Toutankhamon et ses chambres secrètes demeurent un mystère.