Fruits et légumes, boucherie, sucre en poudre : pourquoi le bio est-il (souvent) plus cher ? / iStock.com - VLG

Fruits et légumes, boucherie, sucre en poudre : pourquoi le bio est-il (souvent) plus cher ?

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La consommation de produits alimentaires bio est vivement encouragée. Cependant, ce secteur souffre encore d’un handicap majeur : le prix de vente encore élevé, en moyenne, en comparaison des autres produits. Une rapide comparaison avec les fruits et légumes issus de l’agriculture conventionnelle révèle un écart de prix non négligeable au détriment des aliments bio.

L’agriculture biologique se développe, mais pas suffisamment. La cherté des aliments produits demeure un frein considérable à sa généralisation. Les enjeux de la mise en place d’un juste prix pour les aliments bio sont donc décisifs, tant pour les consommateurs que pour l’avancée de la production. Décryptage.

Les aliments bio, encore trop chers ?

Pour beaucoup, bien gérer son budget pour faire les courses est un incontournable pour maintenir les finances sur les rails. Il n’est pas toujours question de sortir de ses moyens en achetant des produits à des prix 30, 50 voire 75% plus chers. C’est pourquoi le marché du bio peine encore à se développer, à l’heure où la transition biologique est considérée comme primordiale. Pour autant, l’accès aux produits issus de l’agriculture biologique reste-t-il un privilège que seuls les portefeuilles bien garnis peuvent se permettre ? Un constat général : les aliments bio sont dans leur grande majorité plus chers que les produits de l’agriculture conventionnelle. Cet écart est d’autant plus important dans les grandes distributions, pour des raisons qui ne sont pas toujours évidentes à connaître.

Un écart de prix justifié, mais parfois opaque

Le congrès mondial de la Bio 2021 a mentionné la nécessité de promouvoir le développement de l’agriculture biologique pour le bien de la planète. Hélas, le secteur stagne ; en conséquence de quoi les prix restent élevés. Les consommateurs trouvent difficile d’adopter un régime alimentaire sain et bio sans excéder leur budget alimentaire. Cette disparité, dont les producteurs ont bien conscience, est due à des méthodes de production qui utilisent moins de pesticides, et obtiennent des rendements plus faibles pour davantage de travail. Il faut savoir que les prix de vente affichés prennent en compte plusieurs paramètres et variables :

  • La saisonnalité des fruits et légumes concernés ;
  • Le volume insuffisant de production, dû à l’absence d’utilisation de pesticides qui, bien que bénéfique à la planète, entraîne une faible rentabilité et un surcoût de production non négligeable ;
  • Les aléas climatiques, sans oublier l’insuffisance de producteurs bio sur le territoire français, créant un déséquilibre entre l’offre et la demande.

Mais un autre paramètre intervient, pour expliquer l’écart important (40% en moyenne) entre les fruits et légumes des deux catégories : c’est l’utilisation d’emballages sur les produits bio, en particulier dans la grande distribution. Ces emballages sont nécessaires pour distinguer les fruits et légumes issus de l’agriculture biologique des produits conventionnels. Ils ont l’inconvénient d’engendrer des surcoûts pour la commercialisation, mais également une pollution supplémentaire.

Bio versus conventionnel : quels écarts dans le détail ?

Les différences de budget entre le bio et le conventionnel ne sont pas homogènes d’un rayon à l’autre, et certains produits sont même moins chers en bio qu'en conventionnel.

La différence de prix entre les légumes et les fruits biologiques et conventionnels est en moyenne de 44 %. La plus grande différence pour ce rayon se situe au niveau du prix des tomates, qui sont 71 % plus chères que les tomates conventionnelles. L’écart maximal se porte sur le sucre, dont le prix est sept fois plus élevé pour les produits biologiques. Le jambon cuit biologique, de son côté, est en moyenne 2,5 fois plus cher et les produits de boucherie ont un prix environ deux fois plus élevé.

Pour autant, certains produits sont vendus moins chers lorsqu’ils sont bio : par exemple, les produits diététiques d’origine biologique sont en moyenne 7 % moins chers ; et les desserts près de 20 % moins chers au rayon bio. Cela est entre autres dû au fait que le bio est prédominant dans ces groupes de produits.

Malgré ces écarts dans les prix, les ventes de fruits et légumes biologiques étaient en hausse en France fin 2020, avec une croissance de 6 % par an. Une autre solution face aux tarifs du bio consiste aussi à  privilégier les produits locaux à travers les circuits courts, une meilleure manière de soutenir directement les producteurs dans leur démarche écoresponsable.

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