Consommation : alerte sur les arnaques au vin rosé ! / iStock.com - jean-philippe WALLET

Consommation : alerte sur les arnaques au vin rosé !

Publié le 

Le 9 juillet 2018, Le Parisien a révélé l’existence d’une immense arnaque au rosé dans l’Hexagone. En effet, selon une enquête menée par la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes), des millions de litres de vins espagnols étaient vendus en tant que vin français. Les autorités ont ainsi dressé des PV pour cette pratique commerciale frauduleuse.

Au-delà des idées reçues sur le vin, les consommateurs devront se méfier du rosé français cet été. En effet, la Répression des Fraudes a récemment découvert une escroquerie de grande envergure dans le rayon des vins. L’arnaque consiste à faire passer des bouteilles de vin espagnol pour du vin français. Un revendeur de Narbonne a, à lui seul, maquillé environ 30 000 hectolitres de vin en moins de trois ans. Ce problème concerne près de 10 millions de bouteilles.

Escroquerie de grande envergure

D’après Alexandre Chevallier, directeur de cabinet adjoint à la DGCCRF, l’organisme a reçu des plaintes par rapport à la francisation de vins espagnols depuis fin 2015. La Répression des Fraudes a ainsi lancé des enquêtes dans le secteur, des producteurs aux distributeurs, en passant par les restaurateurs et les importateurs.

L’arnaque consistait en somme à vendre du vin en vrac originaire d’Espagne dans des bouteilles portant les mentions “embouteillé en France” ou “vin de France”. Certains revendeurs n’hésitaient pas à falsifier une IGP (indication géographique protégée) pour décupler la valeur du produit. Le plus souvent, le consommateur se faisait avoir par des subterfuges élémentaires comme un petit drapeau français ou un clocher de village présent sur l’étiquette. Par ailleurs, pour le commun des mortels, il n’est pas évident de connaître les astuces des œnologues pour choisir et déguster son vin.

Impact de l’arnaque au rosé

En 2016, le vin espagnol valait 0,34 € le litre contre 0,75 à 0,90 € pour du rosé authentiquement français. À 4 € la bouteille, l’escroquerie était particulièrement lucrative. Une fois l’arnaque décelée, la Direction des Fraudes a retiré plus de 16 700 bouteilles de vin frauduleux en Île-de-France. L’organisme a également mené des enquêtes auprès de 2 500 professionnels de l’hôtellerie et de la restauration. Durant ce contrôle, de nombreux restaurants ont obtenu du vin espagnol en vrac au lieu d’un vin IGP.

Au regard de cette situation, les vignerons français paniquent. Comme l’affirme Ludovic Roux, le président de la cave coopérative de Talairan (Aude), l’impact pour les professionnels du secteur est catastrophique. En effet, lorsque les IGP sont victimes d’une fraude, la déception des consommateurs pénalise systématiquement leurs produits. Les clients risquent de ne plus racheter la marque en raison de la piètre qualité du vin frauduleux. De ce fait, les tensions apparues en 2017 pourraient encore se reproduire dans les Pyrénées-Orientales, l’Aude, l’Hérault et le Gard. Pour désamorcer la situation, la DGCCRF a lancé diverses procédures pour pratique commerciale trompeuse, escroquerie, tromperie en bande organisée et usurpation de signes de qualité. Les personnes impliquées risquent jusqu’à 300 000 € d’amende et 2 ans d’emprisonnement. En cas de suspicion, les consommateurs peuvent toujours compter sur le vin rouge, bénéfique pour les gencives.

Les catégories relatives à cet article : vins et spiritueux