Femmes battues : 1 femme sur 3 est victime de violences

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<br />Femmes battues : 1 femme sur 3 est victime de violences
<br /> Femmes battues : 1 femme sur 3 est victime de violences

Alors que la santé des femmes est une préoccupation depuis de nombreuses années, l'OMS a lancé une grande étude en partenariat avec la London School of Hygiene & Tropical Medicine et le Conseil sud-africain de la Recherche médicale. C'est la première étude jamais menée de cette ampleur, avec des données mondiales de nombreux pays. Ainsi, sur les 81 pays ayant participé, l'OMS note dans son rapport que le nombre de femmes victimes de violences ne fait qu'augmenter.

Si environ 1 femme sur 10 s'est déjà faite violer par quelqu'un d'autre que son partenaire - sans évoquer celles qui ont seulement reçu des coups - le nombre de femmes qui se font violenter par leur compagnon atteint des chiffres inestimables…

Le compagnon : l'ennemi n°1

Dans le monde, 1 femme sur 3 a déjà été victime de violence physique ou sexuelle par un compagnon actuel ou passé. En effet, si l'étude visait à observer les violences à l'encontre des femmes, elle ne s'attendait pas à découvrir que le "bourreau" principal était le conjoint. Tant et si bien que parmi les assassinats de femmes qui ont lieu dans le monde, plus d'un tiers (quasiment 2 sur 5) sont causés par le compagnon actuel !

L'OMS précise qu'en Afrique et Asie du Sud Est, la violence sexuelle et/ou physique concerne 40 à 45 % des femmes de 15 ans et plus, faisant de ces pays les zones les plus dangereuses pour les femmes. La moyenne est à 27 % en Europe.

Des conséquences sur la santé, souvent irréversibles

Les conséquences des coups sont nombreuses. Outre la mort, qui concerne 38 % de ces femmes, les violences causent des traumatismes physiques pour un peu plus de 2 d'entre-elles sur 5 (soit 42 %). Par rapport aux femmes qui n'ont jamais été battues, les femmes violentées ont deux fois plus de risques de faire une dépression, de sombrer dans l'alcoolismeet de développer par la suite les pathologies qui accompagnent ces états. Enfin, les MST sont un fléau non négligeable qui détruit de nombreuses vies après un viol.

De lourdes répercussions sur l'enfant

Concernant l'enfant de la femme battue, s'il survit aux coups, il sera généralement non désiré par sa mère, par peur qu'il se fasse violenté à son tour. En outre, les mères redoutent aussi que leur enfant puisse être utilisé contre elle, les contraignant à rester avec leur conjoint. Ou, pire : qu'il devienne comme lui. Aussi, l'avortement concerne deux fois plus de ces femmes que les autres. Lorsque la grossesse arrive à son terme, il y a encore 16 % de risque supplémentaire que l'enfant ait un poids insuffisant.

Des chiffres incroyables sans cesse en augmentation

Bien que la majorité des victimes soient âgées de 35 à 44 ans, environ 30 % d'entre elles ont 15 à 24 ans. Au-delà des chiffres, rappelons-nous qu'une fille de 15 ans est en 3e et passe le brevet, c'est encore une collégienne, sortie tout juste de l'enfance. En-dessous de 15 ans, on parlera plutôt de pédophilie et d'enfants battus.

Depuis le 1er janvier, il y a eu déjà plus de 36 000 viols en France, à raison d'environ 205 par jour, soit 9 par heure, tout sexe et âge confondus. En moyenne annuelle en France, ce nombre, qui a considérablement augmenté en l'espace de 20 ans, atteint les 75 000. Les chiffres sont si accablants que l'OMS parle de "problème mondial à ampleur épidémique" comme s'il s'agissait d'une maladie : à la fois la violence se répand comme un virus, mais elle provoque de nombreux cas de santé, très graves.

Le changement, c'est pour quand ?

Avec des chiffres pareils, aucun pays ne peut décemment fermer les yeux sur ces violences. Le rapport met en lumière la peur terrible qui maintient ces femmes près de leur compagnon. Face à ce quasi esclavagisme de la femme, la "tolérance zéro" se met peu à peu en place à l'encontre des agresseurs, à la demande de médecins comme de représentants de la loi.

D'un point de vue juridique, peut-être faudrait-il revoir les différentes lois : dans certains pays d'Europe, une pénétration forcée - orale ou anale - ne se sera pas considérée comme un viol tandis qu'en France, toute pénétration, même à l'aide d'un objet, est un viol si elle n'est pas consentie. À l'inverse, dans certains états, en fonction de l'âge et s'il n'y a aucune blessure, l'agresseur peut repartir libre.

Dans le milieu artistique, de nombreux chanteurs, réalisateurs ou même peintres dénoncent les violences sur les femmes,  et ce depuis plusieurs années, comme le chanteur Lil Wayne à travers sa chanson HowTo Love, dont le clip-vidéo retrace la vie d'une femme battue, mais surtout de son enfant qui passe par chacune des étapes énoncées par l'OMS (vidéo-clip disponible ici).

Qui prévenir en cas de violences conjugales ?

Si vous êtes concernée, ou qu'un de vos proches ou voisins l'est, n'attendez pas un jour de plus pour contacter les autorités responsables. Pour les voisins, les proches ou la famille, c'est un devoir de citoyen certes, mais c'est aussi un devoir moral.

Téléphone : 39 19

Enfin, vous pouvez directement joindre le Service Gouvernemental en cliquant sur ce lien.