Le Salon international de la construction, mieux connu du grand public sous le nom de Batimat, s’est tenu au Parc des expositions Paris Nord Villepinte du 6 au 10 novembre 2017. Cette nouvelle édition était l’occasion, pour les professionnels du BTP, de faire la démonstration de leur capacité d’innovation. Pour les visiteurs toutefois, c’est l’avènement de la maison connectée qui aura probablement le plus marqué les esprits. Revue de détail dans cet article.
Le Mondial du bâtiment, inauguré sous cette forme en 2015, regroupe tous les deux ans trois salons professionnels incontournables : Batimat, Interclima+Elec et Idéobain. Organisés par REED Expositions, ces événements réservés aux professionnels sont l’occasion de regrouper l’essentiel des acteurs du secteur de la construction en un même-lieu, pour prendre la température d’un marché en perpétuelle évolution. Après une édition 2015 en demi-teinte, le millésime 2017 aura été l’occasion de prendre acte de la reprise du secteur, tirée par la construction de logements neufs.
Un secteur traditionnel qui sait toutefois innover
Le bâtiment est un secteur empreint d’une forte dose de traditionalisme. Toutefois, avec l’essor des objets connectés et des nouveaux modes de vie et leurs conséquences – tant sur la manière de consommer que de produire – les principaux intervenants ne veulent pas rester les bras croisés. Ainsi, à l’heure où la transition énergétique devient incontournable, les industriels s’adaptent. Il suffit pour s’en rendre compte de constater la place désormais importante des systèmes de stockage de l’énergie au sein des habitats. Quasi-inconnus en 2015, ces dispositifs, indispensables pour collecter l’électricité produite par les éoliennes et autres panneaux photovoltaïques, sont désormais représentés sur les trois salons composant le Mondial du bâtiment.
La connectivité de l’habitat, la grande tendance de l’édition 2017
Au-delà de cette adaptation structurelle, l’avènement de la maison connectée (et de sa manne de données, véritable mine d’or pour les grands noms de l’économie numérique) pousse les acteurs du métier à revoir leur position. Plutôt que de se lancer dans une bataille perdue d’avance avec les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon et autres), les industriels de premier plan ont rapidement compris qu’il était plus judicieux d’intégrer ces compétiteurs à leur réflexion. C’est ainsi que les marques développent désormais leurs produits avec des acteurs du web ou des start-up. En témoignent, par exemple, les fenêtres de toit connectées, le détecteur de fuite d’eau ou encore les WC « intelligents » présentés sur le salon.
Une (timide) percée des matériaux biosourcés ou anti-ondes
Après les innovations relatives à la maison connectée, le bio sous toutes ses formes constitue une autre tendance majeure de notre société actuelle. Le bâtiment ne pouvait être en reste à l’heure où les consommateurs attachent de plus en plus d’importance à la composition des produits et à l’innocuité de leurs composants. D’où la défiance actuelle des acheteurs pour les matériaux d’origine chimique ou pétrochimique, qui représentent 90% du marché de l’isolation selon une estimation du leader de la presse bâtiment, Le Moniteur. C’est ainsi que le panneau isolant d’un industriel, composé d’un « sandwich » intégrant du lin, a été récompensé d’une médaille sur le salon. Une initiative qui devrait faire des émules !
Egalement à l’honneur, les matériaux limitant la propagation des ondes de radiofréquence. Désormais reconnues comme dangereuses pour l'humain par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ces émanations des antennes de téléphonie mobile sont devenues peu fréquentables. Les industriels réagissent en proposant des matériaux de construction à même de limiter la diffusion de ces ondes (3/4/5G, WiFi ou WiMax) au sein de l’habitat. Reste à faire la preuve de leur compatibilité avec des intérieurs eux-mêmes de plus en plus connectés, sources de diffusion de radiofréquences.