De nombreux sondages confirment une banalisation de la consommation de cannabis chez les jeunes. Il ne s’agit pas vraiment d’un passage obligé, mais plus de 42% d’entre eux affirment en avoir déjà fumé au moins une fois à l’âge de 17 ans. Comment parler du cannabis aux ados ?
Face à la banalisation du cannabis, certains personnages publics souhaiteraient rendre les tests salivaires obligatoires au lycée. Les parents, pour leur part, n’arrivent pas à trouver les bons mots ou la bonne attitude pour gérer ce genre situation. Pourtant, ils pourront rétablir leur autorité uniquement à travers le dialogue. Il est notamment nécessaire d’informer les adolescents sur les risques associés à la consommation de drogue pour leur santé.
Garder son sang-froid avant tout
Les parents ont tendance à paniquer en découvrant que leurs enfants ont déjà goûté au cannabis. Leurs réactions sont totalement compréhensibles au regard de certaines “études chocs”, comme celles publiées par le Pr Wayne Hall. Le médecin australien a notamment mis l’accent sur les conséquences néfastes d’une consommation régulière de cannabis sur le développement et la santé mentale des adolescents.
Toutefois, selon les spécialistes, le passage d’un premier joint “pour goûter” à une véritable dépendance demande au moins dix-huit mois de consommation régulière. Par ailleurs, ces jeunes poussés par la curiosité ne vont pas systématiquement devenir accros. De ce fait, les parents devraient éviter de dramatiser pour ne pas inciter l’ado à transgresser l’interdit et à continuer à fumer ses “pétards”. Néanmoins, il est important d’engager le dialogue assez tôt pour limiter les risques d’addiction.
Le dialogue : un passage obligé
Le dialogue reste le meilleur moyen de se faire entendre et de renforcer son autorité auprès des adolescents. Il est parfois nécessaire de travailler un peu la mise en scène pour créer un effet dramatique et montrer l’importance du sujet à aborder à travers des formules comme “Il faut qu’on parle !”, “Ton père veut te parler après le dîner”, etc. Tout au long de la discussion, les parents devront poser des questions directes sur sa consommation de cannabis (en cas de suspicion) ou sur l'avis de leur ado sur ce produit. Toutefois, il ne s’agit pas d’un interrogatoire ! De ce fait, il est important de rester calme et de se montrer patient.
En parler ouvertement avec eux permet de clarifier la situation une bonne fois pour toutes et d’éviter de laisser planer le doute. Ainsi, il sera possible d’établir ou de rétablir une relation de confiance entre l’adulte et l’adolescent. Cependant, il ne faut jamais, au grand jamais, l’accuser, même indirectement. En revanche, s’il persiste à nier en bloc, en dépit de preuves accablantes, ou refuse d’en parler, il est temps de passer la main à des spécialistes.