Ebola est (beaucoup) moins contagieux qu'on ne le pense

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Tandis que les États-Unis ont identifié un premier cas d’Ebola il y a quelques jours, des médias américains ont cherché à savoir si la contagion du virus était aussi importante qu’on le prétendait. Résultat, d’après NPR, cette maladie serait loin d’atteindre le taux de reproduction de base de la rougeole, pour ne citer qu’un exemple.

Jugeant étrange le manque de réaction du chef du Center for Disease Control and Prevention (CDC) face à Ebola, la radio publique NPR a cherché à en savoir davantage. Alors qu’une épidémie, qui a décimé selon l’OMS pas loin de 70 % des personnes qu’elle a touchées en Afrique de l’Ouest, guette potentiellement les États-Unis, pourquoi les acteurs de la santé ne tirent-ils pas outre mesure la sonnette d’alarme ?

Comme le met en évidence NPR, il faut prendre en compte ce que les scientifiques nomment "Ro", à savoir le taux de reproduction de base d’Ebola, pour comprendre que le danger n’est pas si important. Pour faire simple, le taux de reproduction de base "Ro" est un terme mathématique mesurant le taux de contagion d’une maladie. En pratique, ce dernier se correspond au nombre de personnes contaminées par une personne malade, en moyenne, au cours d’une éruption.

Or, en s’appuyant sur le tableau comparatif mis au point par NPR, l’on observe que le "Ro" maximum d’Ebola ne dépasse pas 2, à savoir une valeur comparable à l’hépatite C. Très loin, donc, des oreillons (10) et de la rougeole (18). À noter que l’on parle bien là du "Ro" que l’on obtient lorsque l’ensemble de la population est exposée au virus.

Comment expliquer un taux de reproduction aussi bas ?

Différents éléments permettent de comprendre cet état de fait. D’une part, Ebola ne se transmet pas via les voies aériennes, ce qui diminue considérablement la transmission. Il est en effet nécessaire d’avoir un contact direct avec des fluides corporels abritant le virus en question.

En outre, comme le souligne NPR, l’autre facteur à ne pas omettre est que les personnes touchées par Ebola ne sont contagieuses qu’une fois après avoir ressenti les premiers symptômes. Pour cette raison, les pouvoirs publics ont donc en général suffisamment de temps pour placer en quarantaine ces dernières et ainsi faire tomber le taux de reproduction de base à 0. Une bonne façon d’éradiquer totalement la contagion.

Sources : npr, invs.sante, slate