Environnement : l'air du métro plus pollué que l'air de la ville

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Environnement : l'air du métro plus pollué que l'air de la ville / iStock.com - adisa
Environnement : l'air du métro plus pollué que l'air de la ville / iStock.com - adisa

Entre le domicile et le lieu de travail, la majorité des Français passent le plus clair de leur temps dans les transports en commun, notamment le métro. Si cette solution de mobilité est louée pour son côté écologique, la qualité de l’air dans les réseaux souterrains s’avère une tout autre histoire. C’est du moins ce qu’affirme l’Agence nationale de sécurité sanitaire.

La vie urbaine est une bulle d’air pollué, et pas qu’en surface. En effet, l’air est tout aussi malsain dans les souterrains de la ville occupés par les réseaux ferroviaires du métro. Tour d’horizon.

Trop de particules fines dans les airs souterrains du métro

L’Agence nationale de sécurité sanitaire, chargée d’évaluer la qualité de l’air dans les enceintes ferroviaires souterraines des sept grandes agglomérations françaises, tire la sonnette d’alarme. Dans une étude publiée le 8 juin 2022, l’Agence met l’accent sur la concentration particulièrement élevée de particules fines en suspension dans l’air des réseaux de métro. Comparé à la qualité de l’air urbain en surface, qu’il est possible de consulter sur la plateforme Geod’air, l’air des métros est trois fois plus pollué. La situation est alarmante dans la mesure où les mesures relevées par l’Anses excèdent amplement les seuils de sécurité définis par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En somme, prendre le métro n’est en rien une alternative à la pollution de la surface, bien au contraire. Les passagers y sont exposés à bien plus de particules fines dangereuses qu’ailleurs.

Des particules chargées en éléments métalliques

L’Agence de sécurité sanitaire révèle dans les résultats de son étude que la pollution accrue de l’air dans les métros est la conséquence même de la circulation des rames sur les rails. En effet, le déplacement des trains sur les voies, notamment leur système de freinage, engendre des frottements qui, à leur tour, produisent des particules fines métalliques. L’usure à petit feu des voies ferrées, due à leur contact avec le matériel roulant, explique donc en partie ce taux élevé de pollution relevé dans l’air des métros. À cela s’ajoute la remise en suspension dans l’air des poussières fines déposées le long des rails par le passage intempestif des rames. En somme, la pollution de l’air souterrain dans les métros est le résultat du fonctionnement du système actuel, de quoi envisager sérieusement d’adopter le vélotaf.

Quels effets sur la santé des passagers de métro ?

Tout comme la pollution sonore a un lourd impact sur notre santé, la pollution de l’air est indubitablement une menace pour la santé publique. Malheureusement, les citadins n’échappent que difficilement à cette forme de pollution omniprésente au quotidien, qu’ils soient en surface ou à bord d’un métro souterrain. L’Anses n’a toutefois pu se prononcer sur les éventuelles conséquences d’une exposition répétée aux particules fines métalliques dans l’air des métros sur la santé de leurs usagers. Néanmoins, des effets cardiorespiratoires sont à redouter. C’est pourquoi l’Anses incite les régies de transport à intervenir pour améliorer la qualité de l’air dans les métros. Cela passe notamment par :

  • L’amélioration des systèmes de ventilation ;
  • L’utilisation de système de freinage moins polluant et de nouveau matériel roulant.