Existe-t-il un petit déjeuner idéal ?

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<p>Existe-t-il un petit déjeuner idéal ?</p>
<p>Existe-t-il un petit déjeuner idéal ?</p>

Tandis que le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) vient de publier une enquête démontrant que pas moins d'un tiers des adolescents et 15 % des adultes sautent régulièrement le sacro-saint petit déjeuner, certains consommateurs s'interrogent : le petit-déjeuner idéal existe-t-il vraiment ? Et si oui, vers quels aliments vaut-il mieux se tourner ?

Selon une étude du Crédoc, les Français délaissent peu à peu le petit déjeuner. Mais, au fait, c'est quoi la recette idéale pour bien commencer la journée, et quels sont les produits les plus typiques en France ? Contrairement à ce que veut bien nous faire croire le marketing, les "céréales du petit déjeuner", ces fameux "pétales" industriels qui n'ont en réalité rien à voir avec le porridge anglo-saxon, sont tout sauf traditionnels dans l'Hexagone. Reste que les publicités sont petit à petit parvenues à l'"institutionnaliser" à grand renfort de campagnes attractives essentiellement destinées aux enfants et aux adolescents.

Pour autant, cet aliment désormais commun dans notre société est-il bon pour la santé ? Première remarque : d'après le Docteur Laurent Chevalier, nutritionniste, ces "céréales" ne sont bien évidemment plus dans leur état naturel une fois conditionnées en paquets : grâce à un procédé industriel, elles sont en fait transformées puis moulées pour donner l'impression au consommateur de manger un produit naturel. Résultat : ces céréales ont en définitive beaucoup de points communs avec les sucres d'absorption rapide. Les industriels peuvent y ajouter à loisir plus ou moins de sel, de sucre et de fibres. À cela s'ajoutent parfois des vitamines et minéraux tels que le fer – mais des recherches scientifiques ont prouvé que l'assimilation par l'organisme de ces derniers était très limitée.

L'acrylamide, une substance suspecte méconnue issue des céréales industrielles

Ce processus de fabrication des céréales industrielles, d'après Laurent Chevalier, entraine la formation d'une substance douteuse à consommer avec modération : l'acrylamide. Si les spécialistes s'accordent à dire que son exposition doit être limitée au regard de la santé des consommateurs, reste que sa concentration n'est pourtant jamais stipulée par les industriels. Et la réglementation n'a jusqu'à présent imposé aucune mesure à ce niveau. Autre problème souvent mis en évidence par les médecins : une fois trempées dans du lait, ces céréales sont bien souvent englouties à toute allure par les enfants, adolescents, sans oublier les adultes. Tant et si bien que la mastication pourtant jugée primordiale pour la digestion et le contrôle des apports caloriques devient inexistante.

La recette du petit déjeuner parfait

Résultat : il est pour cette raison important de privilégier le pain – celui issu de la boulangerie qui n'a aucun rapport avec les pains industriels, rapidement mous et donc trop vite ingurgités, et par ailleurs parfois saturés en huile de palme ou en acide gras trans. Autrement dit, explique Laurent Chevalier dans un article du Point, excepté dans le cas d'une allergie ou d'une intolérance au gluten, le petit déjeuner traditionnel français est en tout point justifié. Sa composition idéale : deux voire trois tartines aux multicéréales, cinq à dix grammes de beurre, mais aussi un peu de confiture et de miel. En outre, l'apport en protéines se fait principalement par le biais du lait – via par exemple un chocolat chaud ou encore un yaourt pour les amateurs de café ou de thé nature. Enfin, un jus de fruit pressé maison ou un fruit permettra d'équilibrer le tout.

Et si vraiment vous n'avez pas le temps – ce que laisse largement supposer l'étude du Crédoc –, les mueslis (bien souvent beaucoup moins transformés que les céréales) sont une bonne alternative, à condition néanmoins d'être choisis bio pour éviter une trop forte teneur en pesticides.

Vous n'avez pas faim le matin : voilà pourquoi

Aujourd'hui, compte tenu des réveils précoces, les enfants comme les adolescents, et dans une moindre mesure les adultes, ont un appétit très limité en début de journée. Ce phénomène est en fait lié à la sécrétion d'une molécule nommée cortisol, qui a pour effet d'augmenter le taux de sucre de l'organisme et donc d'entrainer un manque d'appétence. Une particularité toutefois moins présente chez les adultes, chez lesquels les rythmes sociaux ont déjà pris le pas sur les rythmes biologiques.

Ce que relèvent en tout cas les nombreuses études sur le système hormonal, c'est qu'il serait bénéfique, physiologiquement parlant, de commencer à manger entre 9 h et 9h30. Une habitude qui remonte à des millénaires, au moment où les premiers hommes étaient contraints d'aller cueillir leur nourriture pour la consommer. Reste que le petit déjeuner traditionnel français a bel et bien toujours bien sa place dans notre quotidien et au regard des bienfaits qu'il procure, il serait dommage de s'en priver.