L'autorisation du Roundup encore rejetée par la Commission européenne

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L'autorisation du Roundup encore rejetée par la Commission européenne / iStock.com - Hedgehog94
L'autorisation du Roundup encore rejetée par la Commission européenne / iStock.com - Hedgehog94

Le 6 juin dernier à Bruxelles, la Commission européenne a suspendu la réautorisation du glyphosate, un pesticide conçu par Monsanto couramment utilisé dans l’agriculture et le jardinage.

Bien que sa réhomologation ait été annoncée pour une durée de quinze ans, puis limitée à neuf ans, l’usage du glyphosate est de nouveau suspendu en Europe. Toutefois, une nouvelle expertise sera lancée par l’agence européenne des produits chimiques (ECHA) autour de cet herbicide s’écoulant à 800 000 tonnes par an dans le monde et utilisé dans l'agriculture et au jardin.

Une décision judicieuse malgré des avis contradictoires

Le 6 juin dernier, vingt pays, soit 52 % des membres de l’Union, ont voté pour l’autorisation du glyphosate. Or, il aurait fallu 65 % de voix pour dégager la majorité qualifiée. Ainsi, l’utilisation du pesticide mis au point par Monsanto sera interdite à compter du 30 juin. Toutefois, une ultime tentative de réhomologation aura lieu autour du 20 juin, déclare la Commission européenne.

S’étant abstenue de vote, la France privilégie la position la plus favorable à la santé et à l’environnement, selon la ministre de l’Environnement Ségolène Royal. Bien que des lobbys agricoles aient été créés, cette décision a nettement influencé les pays membres de l’Union auparavant favorables à l’autorisation du Roundup.

Premier concerné par la question des produits phytosanitaires, le ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, Stéphane Le Foll, ne s’est pourtant pas prononcé sur le sujet. Les avis divergent également en Allemagne entre le ministre de l’Environnement Barbara Hendricks, totalement contre le pesticide, et le ministre de l’Agriculture Christian Schmidt, qui est plutôt favorable à son usage.

Retour sur l’origine de la polémique autour du glyphosate

En mars 2015, le glyphosate a été catégorisé « cancérogène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une branche de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Six mois plus tard, l’Autorité européenne de sécurité des aliments a publié un avis opposé, suscitant la controverse au sein de l’exécutif européen. Les organisations environnementalistes ont profité de l’occasion pour réclamer l’interdiction du produit sur le marché. Pour compléter le tout, une enquête effectuée par l’institut YouGov révèle que plus de deux tiers de la population interrogée dans les cinq plus grands pays de l’Union sont contre la réhomologation du glyphosate.

Selon certaines sources, la Commission prévoit de réautoriser provisoirement le glyphosate malgré un vote négatif, sous restrictions.

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