La neuroprothèse de la parole, une invention pour communiquer même paralysé

Publié le 

La neuroprothèse de la parole, une invention pour communiquer même paralysé / iStock.com -Rapeepat Pornsipak
La neuroprothèse de la parole, une invention pour communiquer même paralysé / iStock.com -Rapeepat Pornsipak

Les chercheurs ne cessent d’innover. Le New England Journal of Medecine a récemment évoqué la possibilité pour les personnes paralysées de parler de nouveau. Ce sont des chercheurs américains qui ont trouvé la solution à ce problème en utilisant un implant cérébral.

En fixant un implant cérébral sur la partie du cerveau réservée au langage, des chercheurs américains ont pu faire parler Pancho. Cet homme a été victime d’un grave accident en 2003 entraînant un AVC qui l’a empêché de parler depuis. Le temps d’un test, il a pu prononcer des mots, puis des phrases. Une prouesse scientifique rendue possible grâce à la neuroprothèse de la parole. Plusieurs autres études se concentrent sur cette partie du corps comme celle affirmant que le cerveau des femmes vieillit moins vite que celui des hommes.

Comment ça marche ?

Des médecins de l’université de Californie, à San Francisco, mènent le projet de concert avec Pancho, un homme qui ne s’exprimait plus que grâce à un écran et à un clavier depuis plus d’une dizaine d’années. Ce dernier a accepté l’implantation de 128 électrodes dans la partie du cerveau consacré au langage. Sur 81 semaines, Pancho a participé à 50 séances de test. Durant cette période, il regardait des mots et des phrases en imaginant les lire à haute voix. Les électrodes sont reliées à un ordinateur. Au début, l’intelligence artificielle utilisée n’a atteint qu’un taux de réussite de 47%. Au fil des séances, les chercheurs ont amélioré les algorithmes de prédiction de mots. Les améliorations ont permis d’atteindre un taux d’identification de l’ordre de 76%. Au terme de 50 séances, Pancho a été capable de désigner 15 à 18 mots à la minute. Auparavant, il ne pouvait sélectionner que 5 mots par minute avec la souris. Cette avancée ravit les chercheurs, et surtout le principal intéressé qui l’a fait savoir dès qu’il a pu formuler une phrase. Il a fait part de son enchantement sur la perspective de pouvoir communiquer à nouveau. Cette technologie représente un outil pouvant aider à progresser vers le process communication permettant de mieux communiquer.

Une première phase pour une étude de longue haleine

L’implantation de la neuroprothèse de la parole sur Pancho est considérée comme un succès. Toutefois, la recherche n’en est encore qu’à un stade expérimental ne s’agissant que d’une première phase selon les chercheurs. Le taux d’erreur est encore trop important. De plus, le nombre de vocabulaires est limité et l’identification des images rencontre de nombreux obstacles. Néanmoins, ils ont affirmé la possibilité d’accélérer le décodage en faisant évoluer la technologie. Ils souhaitent atteindre un niveau de décodage permettant d’avoir un rythme de discours conversationnel élevé dans un avenir proche. Le prochain objectif est de 150 mots par minute.

Pour rappel, la neuroprothèse de la parole fait partie des nombreuses innovations destinées à aider les personnes se trouvant dans l’incapacité de parler. De nombreux chercheurs du monde entier s’investissent dans ce projet. Il est fort probable d’entendre parler de nouvelles avancées dans les années à venir, surtout que le cerveau des enfants intéresse particulièrement les scientifiques, comme celui des personnes handicapées d’ailleurs.