Le gouvernement va mettre en place un “âge d'équilibre” de départ à la retraite

Publié le 

Le gouvernement va mettre en place un “âge d'équilibre” de départ à la retraite / iStock.com - bernardbodo
Le gouvernement va mettre en place un “âge d'équilibre” de départ à la retraite / iStock.com - bernardbodo

La semaine dernière, le pouvoir exécutif français a fait part de son intention de créer un âge d’équilibre qui aura pour avantage d’augmenter le taux d’indemnisation des retraités. L’objectif est évident : inciter les Français à travailler plus longtemps.

Lors de sa campagne, le président de la République Emmanuel Macron avait affirmé ne rien vouloir changer à l’âge légal de départ à la retraite. Si le sujet d’une possible réforme semble oublié, voilà que le premier ministre Edouard Philippe évoque, lors de son discours le 12 juin dernier, un grand changement à venir. Il consistera en la mise en place d’un “âge d’équilibre” pour partir à la retraite.

Une réforme nécessaire du point de vue économique

Après les changements intervenus en février 2019 concernant la retraite et les impôts, une autre grande nouvelle est tombée le mercredi 12 juin, de la bouche du premier ministre lui-même. Lors de son discours sur la politique générale face à l’Assemblée nationale, Edouard Philippe a profité de l’occasion pour mentionner une réforme imminente du système de retraite. Si l’idée avait déjà été évoquée par Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse en avril, cette annonce confirme les soupçons. Un “âge d’équilibre” sera donc instauré en plus de l’âge légal fixé à 62 ans. Pour cause, la balance du financement des retraites est actuellement déficitaire selon les prévisions du conseil d’orientation des retraites (COR). Un financement de l’ordre de 10 millions d’euros est requis d’ici 2022 pour rééquilibrer le système.

Retarder la retraite pour une meilleure indemnisation

D’après le premier ministre durant son annonce face aux députés, et suivant les affirmations du président de la République, il est important de reculer l’âge de départ à la retraite, car il en va de la réussite du pays. Il s’agit là d’une manœuvre pour encourager les actifs français à ne partir en retraite qu’un ou deux ans après l’âge légal maintenu à 62 ans. D’ailleurs, Edouard Philippe a été formel, l’âge légal ne sera pas modifié, mais grâce à l’âge d’équilibre, chaque travailleur disposera du droit de choisir en toute connaissance de cause. Cette réforme s’accompagnera d’un dispositif de “bonus-malus”. Concrètement, si une personne décide de poursuivre sa fonction jusqu’à cet âge pivot, fixé à 64 ans, elle aura droit à une surcote sur les pensions et pourra même toucher sa retraite à taux plein, tandis qu’un départ prématuré entraînera une décote. Autrement, il existe des astuces pour augmenter une petite retraite.

Les changements entraînés par cette réforme

L’âge pivot est censé instaurer l’équilibre financier dans le système. En effet, comme les retraites sont majoritairement financées par les cotisations des actifs, si les travailleurs partent trop vite, les fonds pour la retraite ne pourront pas suivre très longtemps. D’ailleurs, il s’est avéré que ces futurs retraités sont plus inquiets pour leur pension à venir que pour leur santé. Encourager cette tendance de départ à la retraite deux ans avant l’âge moyen des autres États de l’Europe est néfaste souligne le premier ministre lors de son discours. En effet, au Royaume-Uni comme en Allemagne, l’âge légal se situe entre 64 et 65 ans. Au rythme actuel, il faut s’attendre à ce qu’il en soit de même dans l’Hexagone.