Une liste des principaux médicaments dangereux révélée

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La revue médicale "Prescrire" vient de rendre public une liste des principaux "médicaments plus dangereux qu'utiles" dans son numéro de février. Objectif du mensuel indépendant : aider les soignants à mieux soigner.

Non content d'alerter les professionnels de la médecine, la revue "Prescrire" – qui vient de mettre à disposition en accès libre une importante liste de médicaments à écarter –  espère amener de nombreux consommateurs à vérifier si leur ordonnance renferme des indésirables. Ces médicaments dits "dangereux" sont des produits qui sont commercialisés mais dont l'évaluation menée par les contributeurs de la revue "Prescrire" a souligné des risques trop prégnants en comparaison à leurs bénéfices thérapeutiques. Ainsi, la liste de "Prescrire" met en évidence les médicaments actifs mais dont les risques sont disproportionnés, les médicaments trop anciens voire dépassés ou encore des médicaments récents dont les avantages n'ont pas encore été démontrés par rapport à d'anciennes molécules.

Des solutions alternatives

Parmi les médicaments dont l'efficacité a par exemple été remise en cause en termes de diminution des accidents vasculaires, l'aliskirène – vendu sous la dénomination Rasilez – exposerait à un regain de troubles cardiovasculaires et d'insuffisances rénales, d'après "Prescrire". En conséquence, la revue juge qu'il est préférable de s'en tenir "aux diurétiques et aux inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC), déjà connus. En outre, "Prescrire" remet en cause les vasodilatateurs, et surtout ceux dérivés de l'ergot de seigle utilisés dans les "déficits cognitifs neurosensoriels liés à l'âge" (Vasobral, Iskédyl, Hydergine, Sermion…). Ces derniers exposeraient à des risques de fibroses entre autres pulmonaires.

Dans le domaine des allergies, "Prescrire" a par ailleurs fait savoir qu'un antihistaminique "sédatif" et "atropinique" à l'image de la méquitazine (Primalan), dont l'efficacité reste limitée, exposait davantage que les autres antihistaminiques de type H1 à des troubles du rythme cardiaque. Résultat : la revue conseille d'opter pour des antihistaminiques non "sédatifs" et non "atropiniques" comme la loratadine (Clarityne…) ou la cétirizine (Zyrtec).

Un bilan qui rejoint celui de l'ANSM

Un certain nombre de molécules épinglées par "Prescrire" avaient déjà été placées "sous surveillance par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) auparavant. C'est notamment le cas de la trimétazidine (Vastarel), un médicament prescrit pour lutter contre l'angine de poitrine et qui entraine, selon "Prescrire", à des risques parkinsoniens, à des hallucinations et à des chutes des plaquettes sanguines. Les effets douteux du Protopic et du Ketum ont également été abordés.

Dans sa conclusion, "Prescrire" souligne qu'il existe des produits alternatifs aux médicaments à risques qu'elle recense et invite les médecins et les patients à se préparer aux retraits du marché des médicaments mis en cause dans son étude.

Sources : Prescrire.org, ANSM, SantéLog