Plasticroûte : Une forme de pollution marine

Publié le 

Plasticroûte : Une forme de pollution marine/istock.com-Yamtono_Sardi
Plasticroûte : Une forme de pollution marine/istock.com-Yamtono_Sardi

La pollution marine est loin de se résoudre et a atteint un tout nouveau stade. Des chercheurs ont fait une découverte inquiétante sur le littoral de l’île de Madère : du plastique incrusté dans la roche, formant ainsi une sorte de croûte. Cette nouvelle forme de pollution a été baptisée “plasticroûte” et s’étend à une vitesse considérable.

Dans un monde où l’usage du plastique est devenu un danger avéré, la pollution augmente à un rythme inquiétant. La quantité de déchets rejetés dans les océans est en constante hausse, au point de donner naissance à de nouvelles formes de pollution. La plasticroûte est la dernière en date, phénomène entachant les roches des côtes portugaises. Les scientifiques ont fait part de leur inquiétude. 

La pollution marine empire

Déjà connu pour polluer l’océan et compromettre la santé de sa faune, le plastique a commencé à contaminer les roches sur les côtes. Des chercheurs du Centre des sciences environnementales et marines (MARE) de Lisbonne disent avoir découvert la plasticroûte en 2016. Concrètement, il s’agit d’une couche de plastiques provenant de la mer qui vient se coller aux minéraux des roches bordant les littoraux pour former une sorte de mélange rocheuse semi-naturelle. Intrigués par cette apparition inhabituelle, les scientifiques sont retournés sur les lieux de la découverte, sur les côtes de Madère, à plusieurs reprises entre 2017 et 2019. Ils ont ainsi assisté à la prolifération de la plasticroûte qui recouvre désormais près de 10% des roches de l’île. Pour contourner l’usage de ce matériau, des alternatives à l’emballage en plastique comme l’Apifilm existent déjà.

Une autre conséquence des déchets jetés à la mer

Sous la direction du spécialiste en biologie marine Ignacio Gestoco, l’équipe de scientifiques a procédé à des analyses du plasticroûte. Il s’est avéré que la couche de microplastique est essentiellement composée de polyéthylène. Très courant, ce type de plastique sert notamment pour les emballages, les matériaux de construction et bien d’autres. Jetés à la mer par les touristes ou même les habitants, “les larges débris de plastique viennent se broyer sur la roche et s’y incrustent sous l’action de l’eau de mer à l’instar des lichens ou des algues”, explique le biologiste dans l’article du Science of the Total Environment. Malgré la lutte internationale contre les sacs plastiques, ce matériau continue ses ravages et multiplie les fléaux.

Un nouveau danger pour les petits habitants de la mer

Maintenant que l’existence du plasticroûte a été étudiée, les chercheurs de la MARE s’intéressent aux effets qu’aura ce phénomène sur la faune marine de Madère. De nombreuses espèces sont déjà affectées par les tonnes de plastiques jetés chaque année dans les océans. Parmi ces animaux, les tortues de mer, les crustacés, les huitres et oiseaux de mer sont ceux qui en souffrent le plus. À ces victimes risquent de s’ajouter les mollusques tels que les escargots de mer. “Ces animaux risquent d’ingérer le plastique, car ils ne font pas la différence avec les algues qui se trouvent sur les roches”, affirme Ignacio Gestoco. D’ailleurs, le biologiste craint que le phénomène ne se soit déjà propagé ailleurs que sur l’île de Madère. Pendant ce temps, McDonald’s veut supprimer les pailles en plastique en France.