Prestation de compensation du handicap (PCH) : un élargissement pour les personnes exclues ?

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Prestation de compensation du handicap (PCH) : un élargissement pour les personnes exclues ? / iStock.com - FatCamera
Prestation de compensation du handicap (PCH) : un élargissement pour les personnes exclues ? / iStock.com - FatCamera

La population française compte à l’heure actuelle près de 12 millions de citoyens en situation de handicap. La Prestation de compensation du handicap (PCH) a été mise en place pour leur venir en aide. Cependant, ce dispositif ne concernait jusque-là que les personnes souffrant de handicaps physiques. Les handicaps mentaux et psychiques n’étaient pas pris en compte. Après des années de lutte des associations concernées, les choses sont enfin sur le point de changer.

Le 5 octobre dernier, l’exécutif a confirmé l’extension des conditions d’éligibilité du handicap mental à la PCH. Cette aide financière va ainsi pouvoir profiter aux personnes souffrant de trouble du neuro-développement après des années d’exclusion. Tour d’horizon.

Une aide longtemps exclusive au handicap physique

Se lever du lit le matin, manger et se faire à manger, se doucher ou encore se déplacer représentent, pour ceux souffrant de handicaps physiques, des défis journaliers qu’il n’est pas évident de relever seul. Afin de leur fournir une aide adaptée, des dispositions spécifiques, telles que le stationnement pour handicapé, ou encore la Prestation de compensation du handicap (PCH) ont été créées. Ce dernier dispositif, apparu en 2006, apporte une aide financière destinée à couvrir l’intégralité de certaines des dépenses occasionnées par la perte d’autonomie. Le recours à une assistance à domicile, l’acquisition d’un fauteuil roulant, l’installation d'un dispositif d’accès dans le logement font notamment partie des frais pris en charge par le dispositif.

Un changement imminent des textes réglementaires

Jusque-là, seules les situations de handicap physique ouvraient droit à cette prestation compensatoire. En effet, le gouvernement imposait comme principale condition l’inaptitude à réaliser en toute autonomie une ou deux des activités essentielles à la vie quotidienne. Ce filtre éliminait d’emblée de l’équation les personnes souffrant d’un handicap mental, dans la mesure où celles-ci conservent généralement une certaine aptitude dans l’accomplissement de ces gestes. Pour eux, le problème se situe ailleurs : faire les courses au supermarché, prendre soin de leur santé, se déplacer dans les transports en commun sont autant de situations qu’il leur est difficile d’appréhender. Après une année de concertations de la part des associations représentatives, telles que Autisme France, Unapei et Unafam, un rapport recommandant l’élargissement du dispositif a été remis, en juillet dernier, au gouvernement.

Une expérimentation avant l’application effective du dispositif

En fin de compte, l’exécutif a consenti à élargir le dispositif de la PCH aux personnes souffrant de handicap mental ou d’incapacité cognitive. À compter de février 2022, l’aide financière sera ainsi octroyée à toutes personnes nécessitant une assistance quelconque pour leur autonomie globale. Le département va enfin prendre en charge le recours à des auxiliaires de vie pour les personnes porteuses d’un handicap mental. En attendant, les nouvelles conditions d’attribution seront testées dans les Vosges, les Ardennes et la Gironde. Pendant ce temps, la technologie fait de son mieux pour assister les personnes nécessiteuses dans leur quête d’autonomie. L’IA facilite notamment le quotidien des aveugles et malvoyants.