Science participative avec le CNRS : le blob s'invite chez les Français !

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Science participative avec le CNRS : le blob s'invite chez les Français ! / iStock.com - Iuliia Morozova
Science participative avec le CNRS : le blob s'invite chez les Français ! / iStock.com - Iuliia Morozova

La planète regorge de mystères à décrypter. Un organisme en particulier, le blob, suscite l’intérêt du CNRS à l’heure actuelle. Un projet visant à étudier le comportement de cette créature unicellulaire des forêts tempérées a ainsi été lancé le 20 octobre dernier. Intitulé “Derrière le blob, la recherche”, cette expérience participative est ouverte au grand public : l’occasion pour les curieux de se glisser dans la peau d’un véritable chercheur.

Biologiste passionnée de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, Audrey Dussutour fait du blob sa priorité du moment. Le programme participatif “Derrière le blob, la recherche” initié par la chercheuse aura pour but de déceler les effets du changement climatique sur cet organisme. Décryptage.

Le blob, un organisme unicellulaire visible à l’œil nu

Qu’est-ce qu’un blob ?”, se demanderont un grand nombre de personnes, sans se douter une seconde qu’il s’agit d’un organisme vivant. Concrètement, le blob est un être vivant qui ne se classe ni dans le règne des animaux, ni dans celui des végétaux, ni parmi les champignons. De son nom scientifique Physarum polycephalum, cet étrange organisme visqueux est constitué d’une seule cellule, à l’instar des microalgues et des bactéries. Le blob fait ainsi partie des rares corps monocellulaires à être visibles à l’œil nu de par sa taille allant jusqu’à 20 cm². Dépourvu de cerveau, contenant à la place plusieurs noyaux, le blob présente des propriétés intrigantes. Il est notamment capable de compréhension, de mémorisation, mais aussi de transmission d’informations par le biais d’une fusion cellulaire avec un autre blob !

Un pilier des écosystèmes forestiers

Outre ses aptitudes intéressantes, le blob occupe un rôle clé dans les forêts tempérées où il élit domicile. La créature se nourrit de matières organiques (champignons, bactéries) et rejette des minéraux dans la terre. Il a tout du comportement d’un animal, à la seule différence qu’il n’a pas de cerveau et qu’il ne supporte pas la chaleur. Les scientifiques s’inquiètent de l’éventuel impact du changement climatique sur l’existence de cet être exceptionnel. Afin d’élucider la question, la chercheuse Audrey Dussutour lance “Derrière le blob, la recherche”, un programme scientifique participatif qui entend embarquer 10 000 particuliers dans le processus de cette découverte. Parallèlement, le Congrès mondial de la nature, récemment tenue, dicte les grandes lignes de la protection de l’environnement.

De simples expérimentations confiées au public

Le programme scientifique participatif suit le même principe que les diverses plateformes participatives : agglomérer les contributions de chacun pour réussir un vaste projet collectif.  Dans le cadre de cette étude, Audrey Dussutour recherche 10 000 personnes âgées de plus de 8 ans pour l’aider. Les inscriptions ont toutefois été clôturées le 12 novembre dernier. Les participants devront, pendant la durée choisie, mener des expériences sur les blobs qui leur seront envoyés à domicile au printemps 2022. Si les sujets d’étude sont fournis par le CNRS, les équipements scientifiques (ampoule chauffante et boîtes de Petri) sont à la charge des participants. Dès lors, les 10 000 chercheurs recrutés devront observer le comportement des blobs sous différentes conditions communiquées par le CNRS, prendre des photos et faire leur rapport, à la manière de vrais scientifiques !