Sécurité routière : les premiers radars privés ont débarqué !

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Sécurité routière : les premiers radars privés ont débarqué ! / iStock.com - DutchScenery
Sécurité routière : les premiers radars privés ont débarqué ! / iStock.com - DutchScenery

Fin de la récréation pour les chauffards ? Alors que le gouvernement a récemment décidé l’abaissement de la vitesse maximale à 80km/h sur le réseau secondaire – départementales et routes nationales bidirectionnelles incluses – une autre mauvaise nouvelle vient obscurcir l’horizon des fanatiques de la performance et de la moyenne horaire : depuis le 23 avril 218, des voitures banalisées équipées de radars embarqués flashent les automobilistes pris en flagrant délit d’excès de vitesse. Si cet équipement n’est pas une nouveauté, ce sont désormais des sociétés privées qui sont en charge de repérer les contrevenants. Plus de précisions dans cet article.

Après la vitesse plafonnée à 80km/h sur le réseau secondaire, les radars privés débarquent ! Activés depuis l’automne 2017 pour une phase de test en Normandie, ces radars opérés par des employés de sociétés privés sont en cours de déploiement sur le réseau routier hexagonal, qui sera entièrement couvert d’ici à 2020. À terme, ce sont quelque 383 véhicules opérationnels qui circuleront sur les routes de France pour repèrer les voitures en excès de vitesse..

Objectif : réaffecter les forces de l’ordre à leurs missions prioritaires

Le but visé par la mise en place de ces radars privés et de libérer des effectifs de police et de gendarmerie, afin qu’ils puissent se consacrer en priorité à leurs missions d’enquête et de maintien de l’ordre. Les véhicules banalisés seront également plus utilisés par les sociétés privées : jusqu’à 8 heures par jour, alors que les voitures-radars actuellement en service ne fonctionnent en moyenne que moins d’une heure et quart par jour. Cette « rentabilité » ne devrait toutefois pas s’accompagner d’une « course au chiffre » de la part des opérateurs privés : le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a rappelé que « la verbalisation restera de la compétence des policiers ». La rémunération des sociétés privées sera donc forfaitaire, et non pas en fonction du nombre de PV dressés pour excès de vitesse.

Des caméras à l’avant et à l’arrière des véhicules

Les véhicules banalisés utilisés par les opérateurs privés sont équipées de quatre caméras, positionnées à l’avant et à l’arrière de la voiture, mais également d’un système de lecture automatique des panneaux de limitation de vitesse. Ceci permettra au système de qualifier automatiquement la réalité d’une infraction en fonction de la zone considérée, mais également au conducteur d’être seul bord de la voiture-radar. Actuellement, deux policiers sont requis pour constater les excès de vitesse  : l ’un conduit le véhicule-radar tandis que l’autre relève la vitesse maximale autorisée sur la portion de route considérée.

Des voix s’élèvent contre la mesure

Dès l’annonce de l’externalisation des contrôles de vitesse, de vives critiques ont été formulées contre cette sous-traitance : l’association 40 millions d’automobilistes  a notamment déposé un recours devant le Conseil d’État visant à faire annuler la mesure qui n’aurait, selon son porte-parole, pas d’autre visée que de « générer d’importants revenus pour l’État », malgré les annonces rassurantes du ministère. La Ligue de défense des conducteurs, autre association de défense des automobilistes, annonce pour sa part avoir recueilli quelque 427 000 signatures à sa pétition contre la sous-traitance privée des radars embarqués. Affaire à suivre…