Soins dentaires : mal remboursés, ils feraient l'objet de dérives tarifaires

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D'après le magazine 60 millions de consommateurs, les pratiques tarifaires des soins dentaires seraient "excessives" et "inacceptables" en France.

Faiblement remboursés par l'assurance-maladie, les soins dentaires coûtent cher, en France. Pire : ces derniers feraient même l'objet de "pratiques tarifaires excessives", selon le magazine 60 millions de consommateurs, qui a rendu public ce lundi une enquête sur la question. À tel point que les soins dentaires en viendraient à être boudés par les Français pour cette raison.

Ainsi, nous serions nombreux à renoncer aux principaux soins dentaires que sont les prothèses, couronnes, bridges, inlay et reconstitutions. Cependant, ces derniers ont tout de même représenté 5 milliards d'euros de dépense en 2012, sur laquelle l'assurance maladie à remboursé un milliard.

Entre 200 et 400 euros payés par le patient pour une prothèse

En moyenne, dans le cadre d'un acte de prothèse, la somme restant à la charge du patient à l'issu du remboursement par la Sécu s'élève à un peu plus de 290 euros mais peut atteindre 400 euros à Paris. Pour sa part, le bridge peut faire l'objet d'un remboursement par les complémentaires bien qu'il ne soit pas évident d'obtenir une estimation juste de leur niveau de prise en charge totale, comme le met en évidence 60 millions de consommateurs. À noter que l'étude du magazine souligne que des solutions nettement moins coûteuses existent mais ne sont pas appliquées par les dentistes…

Un phénomène particulièrement visible concernant les inlay-core, ces fameuses reconstitutions partielles de dents apposées sous couronne. Pour cette opération réalisée par des prothésistes dentaires, le praticien peut fixer librement ses honoraires, qui varient en général entre 150 et 300 euros. Problème : la Sécu ne rembourse que 70 % de 122,50 euros… Pour cette raison, 60 millions de consommateurs  n'hésite pas à parler de "dérive préoccupante", et ce d'autant plus qu'une autre solution est en réalité possible.

Cette dernière, appelée reconstitution "au fauteuil", est nettement plus intéressante dans la mesure où elle est mise en place par le dentiste en personne et qu'elle présente l'avantage d'avoir un prix moins coûteux fixé par la Sécurité sociale : 79,53 euros, dont 24 euros restant à charge de la personne concernée. D'ailleurs, cette technique est équivalente en termes de qualité, d'après les syndicats et l'assurance maladie. Néanmoins, toujours d'après 60 millions de consommateurs, les soins courants tels que les caries, les dévitalisations ou encore les détartrages, encadrés par l'assurance maladie, seraient moins sujets aux dépassements.

Et l'orthodontie dans tout ça ?

Les soins d'orthodontie, qui ont représenté en 2012 un milliard d'euros, ont fait l'objet de dépassements d'honoraires dans 8 cas sur 10. Souvent appliqué par semestre, ce traitement est très coûteux puisqu'il peut s'étendre sur trois ans. Ainsi, l'an passé, pas moins de 650 euros (1 000 euros à Paris) ont été facturés en moyenne par trimestre aux clients. Problème : 193,50 euros seulement sont remboursés par semestre dans le cas où le traitement commence avant l'âge de 16 ans…

Sources : 60millions-mag, LeParisien