Transhumanisme : et si la mort n'était bientôt plus qu'un mauvais souvenir ?

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Transhumanisme : et si la mort n'était bientôt plus qu'un mauvais souvenir ? / iStock.PeskyMonkey
Transhumanisme : et si la mort n'était bientôt plus qu'un mauvais souvenir ? / iStock.PeskyMonkey

À en croire les transhumanistes, l’humanité telle que nous la connaissons n’est pas amenée à durer éternellement. Pour enrayer ce scénario inéluctable, des chercheurs envisagent de nouveaux humains dotés de capacités de santé ultra perfectionnées, à la limite de l’immortalité. Retour sur le transhumanisme… et ses possibles dérives.

Le post-humain ou la quête de l’immortalité

Le transhumanisme est un courant au carrefour de plusieurs disciplines. Nanotechnologies, biotechnologies, intelligence artificielle, sciences cognitives… se croisent et se complètent dans un but avoué : faire de l’humain un humain augmenté. Cette volonté de développer les capacités physiques de l’Homme tient au départ un peu du hasard : un ingénieur de Google tombe d’un vélo, et, lors des examens médicaux, l’on découvre une manière de détecter très précocement l’apparition de cellules cancéreuses.

L’objectif du transhumanisme, c’est de repousser l’espérance de vie au-delà de 1 000 ans. Certains visent même une forme d’immortalité : il s’agirait de télécharger le contenu du cerveau sur un ordinateur. Une fois l’esprit dématérialisé, les hommes s’affranchiraient alors de leur corps et lui survivraient. Parmi ces penseurs, Ray Kurzweil, présenté comme l’un des chefs de file du mouvement. Cet informaticien travaillant pour le compte de Google est ce que l’on nomme un singularitarien. Selon lui, la technologie atteindra un jour un stade tel que les humains ne pourront plus l’appréhender. Si bien, dit-il, que "l’ère humaine prendra fin". Un autre mouvement transhumaniste existe, qui se soucie plus, pour sa part, des répercussions sociales liées aux progrès technologiques. Ceux-là s’appellent les techno-progressistes.

Un humain technologiquement modifié… est-il encore un homme ?

Au-delà des avancées technologiques, une autre question se pose : celle de l’humanité dans son fond et sa forme. Et parmi les personnes pour qui cette idée d’humanité 2.0 pose problème se trouvent des philosophes français. Jean-Michel Besnier, par exemple, estime que le transhumanisme revient à considérer l’être humain comme un robot. Ce qui pose des questions éthiques, notamment sur l’appropriation de ses actions. Car si l’homme est responsable de son esprit mais pas de son corps, alors il ne peut pas être condamnable pour ce que celui-ci commet. C’est en tout cas une question qui inquiète bon nombre de penseurs français.

En outre, les détracteurs du transhumanisme le considèrent souvent comme une sorte de secte. Pourtant, les idées qui s’y posent sont des thèmes qui interrogent parfois des personnes n’appartenant pas au mouvement, et il semblerait que tout sujet soit ouvert à discussion. Autrement dit, aucune idée préconçue n’est imposée telle quelle. Reste le téléchargement de l’esprit. Un homme n’est-il que son esprit, ou bien son corps fait-il partie intégrante de ce qu’il est ? Un débat à la fois éthique et philosophique auquel chacun doit apporter sa réponse propre. Et qui sait, peut-être l’homme immortel fera-t-il un jour partie de notre génération ?