Alimentation : une étude pointe l'étiquetage douteux des produits à base de poisson

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À travers une enquête rendue publique ce lundi 23 juin, l'association CLCV dresse un constat alarmant des produits de la mer vendus en supermarchés. Et pour cause, les informations indiquées sur les étiquettes sont imprécises et seraient sciemment entretenues comme telles.

Quel est le volume réel de saumon contenu dans les pâtes au saumon préparées ? Voilà une question à laquelle il ne serait pas si évident de répondre, au regard des étiquettes volontairement floues de la plupart des produits de la mer. Il faut dire que si l'étiquetage des produits préparés à base de viande a d'ores et déjà été éclairci avec le scandale des lasagnes au cheval, il n'en est rien concernant le poisson. De fait, les consommateurs ont dans la plupart des cas encore des difficultés à savoir avec précision ce qui se trouve dans leur assiette.

Des produits de très mauvaise qualité

Principale récrimination faite par l'association CLCV (consommation, logement et cadre de vie) après avoir analysé 70 produits à base de poisson : les parmentiers, brandades, panés, croquettes, nuggets, rillettes, surimis, soupes et autres plats cuisinés, qu'ils proviennent des grandes marques ou des marques distributeurs, ne sont pas fabriqués avec des filets de poisson mais à partir de "chair" ou de "pulpe de poisson", et ce dans 80 % des cas.

Bien que ces derniers ne présentent pas de danger pour la santé, leur qualité est jugé médiocre. En outre, le problème est qu'il n'existe aucun "cadre réglementaire ou normatif définissant les procédés d'obtention" de ces ingrédients, comme le rappelle la CLCV.

Un risque non négligeable d'imposture

À la question de savoir quelle quantité de poisson est contenue dans ces produits, ou ne serait-ce que l'espèce dont il est question, il n'est pas souvent possible d'y répondre, alerte la CLCV. S'agit-il de merlu, de cabillaud, de colin ou de saumon ? Impossible d'en avoir la certitude, comme le met en évidence l'association, qui indique que plus de 50 % des produits analysés (soupes, surimis, croquettes, etc.) ne spécifient pas le type de poisson utilisé. Pour cette raison, l'association juge qu'il est ainsi possible de tromper les consommateurs. À la place, les mentions "poisson" ou encore "poisson blanc" sont utilisées.

Par ailleurs, la CLCV informe les consommateurs qu'il est préférable d'être bon en calcul mental pour évaluer les portions de produits de la mer qu'ils mangent. Pourquoi ? D'une part parce que 30 % des produits analysés ne donnent aucun pourcentage de poisson explicitement, de l'autre parce que le consommateur doit nécessairement faire une règle de trois pour le calculer.

Résultat, l'association réclame aux pouvoirs publics et aux professionnels de l'agroalimentaire et de la distribution une clarification des règles d'étiquetage pour les produits cuisinés à base de poisson.

Sources : liberation, 20minutes, lemonde