La cigarette, principal facteur de risques des cancers des reins et de la vessie

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D'après les nombreuses études récentes portant sur les cancers du rein et de la vessie, qui ont entraîné 9 000 décès en France en 2012, le principal facteur de risque de ces derniers n'est autre que la cigarette.

Les urologues, parmi lesquels le Docteur Yann Neuzillet, chirurgien à l'hôpital Foch de Suresnes, ne cessent de le répéter : la corrélation entre le tabagisme et le développement et la progression du cancer de la vessie – qui est alors multiplié par 2 à 10 – est bien trop évidente pour être ignorée.

Pathologie relativement méconnue, qui a tout de même touché 12 000 nouveaux patients l'année dernière (ce qui la classe à la 5ème place des cancers les plus courants), le cancer de la vessie augmente considérablement, avec 1 % de nouveaux cas chaque année. D'autre part, celle-ci a le coût par malade le plus important de tous les cancers, comme le souligne l'Association française d'urologie (AFU), notamment parce que les traitements qu'elle suppose sont très lourds et réguliers.

À noter que l'apparition de ce cancer est soutenue par le stockage dans la vessie de substances cancérogènes éliminées par le rein. Cependant, même si la vessie résiste très mal aux "carcinogènes" du tabac – pas moins de 43 substances cancérogènes répertoriées –, le fait d'être exposé à des substances de l'environnement professionnel peut aussi avoir une influence décisive, et ce dans 5 à 25 % des cas de cancers, d'après les études.

Quid des professions à risques ?

Les salariés les plus en danger travaillent dans les industries du caoutchouc et des colorants, mais aussi – bien que cela soit moins courant, dans celles du cuir, de la teinture, de la production de matières plastiques, d'aluminium et de pesticides.

Malheureusement, 45 cas seulement ont été considérés comme des maladies professionnelles, dans l'Hexagone. Pourquoi ? En raison des délais : entre l'exposition à ces substances et la survenue de la tumeur, bon nombre des travailleurs les plus à risque sont à la retraite. Résultat : peu de cas sont directement reliées au cadre professionnel.

Pour cette raison, explique le Docteur Neuzillet, il est crucial de faire en sorte que les médecins du travail listent les expositions aux substances cancérigènes au cours de la carrière professionnelle, et informent en conséquence les salariés concernés des risques encourus, notamment au moment de leur départ à la retraite et en cas de tabagisme.

S'arrêter de fumer au moins 10 ans

Les conseils sont les mêmes dans le cas des cancers du rein, à la 7ème place des nouveaux cancers en France – 11 500 nouveaux cas estimés en 2012 par l'Institut national du cancer (INCA) et 4 000 morts. D'une manière générale, une personne qui fume a un risque augmenté de 50 % de contracter un cancer du rein, en comparaison à un non fumeur. Pour autant, il suffirait selon le Docteur Marc-Olivier Timsit, urologue à l'hôpital Georges Pompidou à Paris, d'arrêter de fumer pendant au moins 10 ans pour s'aligner sur la courbe des non fumeurs.

Pour finir, l'exposition au trichloréthylène, solvant chloré la plupart du temps utilisé pour le dégraissement et le nettoyage des métaux, qui est suspectée depuis des années, a été directement mise en cause pour une analyse publiée l'an passé. En outre, l'arsenic présent dans l'eau potable, dans les herbicides ou encore dans le traitement de certaines leucémies, serait également responsable de cancers du rein.

Prédispositions génétiques et manque d'activité physique

D'autres facteurs de risques ne doivent pas être ignorés : c'est le cas des prédispositions génétiques, du manque d'activité physique et de l'obésité. De même, l'irradiation et plus particulièrement l'hypertension artérielle non contrôlée multiplieraient le risque pas 2,5. Rappelons néanmoins que le traitement de l'hypertension fait disparaître ce risque.

À noter qu'aucun aliment n'est pour l'heure directement associé aux cancers du rein ou de la vessie. D'ailleurs, l'alcool aurait même un effet protecteur contre le cancer du rein, d'après certaines études. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir des conséquences néfastes sur les autres organes.

Sources : AFU, servicedurologie.com,