La règle de base de l’hygiène buccale exige que chaque individu, adulte ou enfant, se brosse les dents avec du dentifrice au moins trois fois par jour. Pourtant, de nombreuses polémiques se sont construites autour des composants des dentifrices. Un composant en particulier sort du lot et inquiète : le dioxyde de titane.
Le 28 mars dernier, l’association Agir pour l’environnement a sorti un rapport stipulant que 2/3 des dentifrices connus contiennent du dioxyde de titane, dont la moitié sont des dentifrices pour enfant. Cette dernière appelle à la prise de conscience du public sur les dangers de ce colorant. Quels sont ses effets négatifs sur la santé ? Focus sur cet élément nocif.
Qu’est-ce que le dioxyde de titane ?
Le dioxyde de titane est utilisé partout : dans les produits pharmaceutiques, cosmétiques ou même alimentaires. Aussi appelé TiO2 ou E171, il est utilisé dans les produits cosmétiques pour absorber les UV. Sa fonction principale demeure son aspect colorant. L’incorporation du titane dans les dentifrices utilisés pour entretenir et protéger les gencives est toutefois controversée. En effet, il s’agit d’un élément cancérogène. Sa présence dans un produit utilisé quotidiennement par des adultes, et surtout des enfants, expose le grand public à un risque important. Selon Magali Ringoot, coordinatrice des campagnes d’Agir pour l’environnement, ce n’est pas la faible dose contenue dans le dentifrice qui représente un problème, mais surtout l’exposition chronique à cet élément. De plus, certains enfants ont l’habitude d’avaler le dentifrice.
Les risques encourus avec l’ingestion du titane
Une étude menée par l’Inra a démontré que le dioxyde de titane pouvait se retrouver dans le sang avant de s’amasser dans certains organes tels que le foie. Sous forme de nanoparticule, cette molécule pénètre dans l’organisme et franchit aisément les barrières physiologiques du corps. Toujours d’après l’Inra et Le Monde, ingérer du E171 provoquerait des troubles immunitaires et des lésions précancéreuses. Des études menées en laboratoire sur des rats ont permis de dégager le potentiel cancérigène du titane. Néanmoins, l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation (Anses) a considéré ces résultats comme peu concluants pour spéculer sur les effets du titane sur le corps humain. Cependant, cette dernière mène une étude sur les risques liés au titane présent dans les dentifrices pour en faire interdire l’usage. En attendant, il existe des façons naturelles de se blanchir les dents.
Les précautions à prendre
Les analyses d’un dentifrice pour enfant ont démontré qu’il y avait 47% de nanoparticules E171 dans sa composition, un fait pourtant non mentionné sur l’emballage. En mai 2018, une interdiction de l’utilisation du dioxyde de titane dans les produits alimentaires a été annoncée. À l’époque, le ministre de l’Économie, Bruno LeMaire, avait refusé de signer l’arrêté. Cette année, il s’est engagé à suspendre l’usage de la molécule d’ici mi-avril. Aussi, l’association Agir pour l’environnement exige une enquête de la DGCCRF sur l’étiquetage des produits afin d’évaluer honnêtement le danger potentiel pour la santé de tous, mais surtout des enfants. Elle a même créé une plateforme listant les dentifrices pour adultes et pour enfants contenant du titane.