Fabriqué en Andalousie et mis en vente à Sète dans l'Hérault, le Vindigo est un vin… bleu. Cette couleur s’explique par son processus de macération. Ce vin 100% chardonnay soulève bien des débats.
Selon un article de Sciences et Avenir, la couleur bleue arborée par le Vindigo ne serait pas naturelle, contrairement aux affirmations de ses créateurs. Il faut dire qu'avec l'alerte sur les arnaques au vin rosé, l'œnologie française est en mauvaise posture.
Un vin totalement naturel
C'est Méditerravin, jeune entreprise située à Sète, qui est à l'origine du Vindigo, cet étonnant vin bleu. Les responsables de la société affirment que sa coloration est parfaitement naturelle et qu’aucun processus chimique n'entre en jeu. La procédure de macération et la peau du raisin, contenant le pigment naturel anthocyane, seraient responsables de cette couleur. En outre, le Vindigo se démarque par son goût fruité avec des arômes de framboise et de fruit de la passion. Ce vin ne figure pas dans la même catégorie que le vin rouge, blanc, ou rosé. Se distinguant des vins de table, il est plutôt consommé en tant que cocktail ou en apéritif. Néanmoins, il est possible de déguster ce vin accompagné de coquillages, de desserts ou de crustacés. Comme l'affirment ses créateurs, ce vin festif est apprécié des femmes, notamment de par son faible taux d'alcool à 11 degrés. Quant à son prix, il est de 12€.
Naturel ou artificiel ?
Selon les chercheurs de l'Inra ou Institut national de la recherche agronomique, l'obtention de cette couleur bleue ne serait pas aussi simple. En effet, ils estiment que macérer du vin blanc avec des raisins noirs ne donne pas forcément du bleu. L’ajout d'autres produits est nécessaire. Ces scientifiques pensent qu'un pigment bleu, absent de l'étiquette, a été ajouté lors de la fabrication du Vindigo. La plupart des œnologues s'insurgent également contre cette teinte. Sur le plan œnologique, le bien-fondé de cette couleur est discutable. Ils n'hésitent pas à crier au scandale et affirment qu'il ne s'agit que d'une technique marketing. Malgré tout, la société Vindigo continue sur sa lancée et compte même ouvrir davantage de points de vente à Toulouse.
Autre souci : le terme Méditerranée
En plus de la polémique soulevée par sa teinte inédite, le Vindigo est dans le collimateur de l'agence Indication d'origine protégée ou IGP. Cet organisme dénonce l'emploi frauduleux du terme Méditerranée, car le vin est d'origine espagnole. Ces experts ont d'ores et déjà demandé aux fabricants de retirer ce mot de l'étiquette ainsi que des publications médiatiques. Également sollicité, l'Institut national de l'origine et de la qualité (INAO) confirme l'utilisation abusive du terme Méditerranée. Par ailleurs, les responsables de l'agence IGP ont déjà saisi les services des fraudes.
N'oubliez pas que “l'abus d'alcool est dangereux pour la santé, il est à consommer avec modération”.