L'achat en vrac, un défi pour l’hygiène alimentaire ?

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L'achat en vrac, un défi pour l’hygiène alimentaire ? / iStock.com - sergeyryzhov
L'achat en vrac, un défi pour l’hygiène alimentaire ? / iStock.com - sergeyryzhov

Allant de pair avec l’éveil collectif de la conscience écologique et l’intention louable de réduire individuellement son empreinte carbone, le marché du vrac s'impose. Au vu du nombre croissant de magasins spécialisés, l’achat en vrac est en passe de devenir un nouveau standard en termes de consommation responsable.

Le phénomène gagne en ampleur grâce aux nombreux avantages, tant économiques qu’écologiques, qui lui sont reconnus. Toutefois, comme tout secteur en marche de développement, il lui reste quelques défis à relever, notamment d’ordre hygiénique, pour apposer une empreinte permanente dans la société. Décryptage.

Bon pour le portefeuille, bon pour la planète

L’achat en vrac investit le quotidien d’une France plus sensible à la cause environnementale et à la lutte internationale contre les sacs plastiques. Ce mode d’achat, qui a fait émerger un nouveau type d’épicerie dédié sur le marché, brille par les convictions écologiques qu’il véhicule. En effet, acheter en vrac, c’est éliminer de l’équation les suremballages qui vont immanquablement finir à la poubelle. Le phénomène se veut également la solution idéale au problème de surconsommation qui conduit au gaspillage alimentaire. En privilégiant le vrac, le consommateur est libre d’ajuster la quantité ou le volume de son achat en fonction de ses besoins. Le tout, au-delà de représenter des avantages économiques incontournables pour le budget du ménage, bénéficie au bien-être de la planète.

Toute pratique a ses inconvénients, le vrac y compris

L’achat en vrac, un geste écoresponsable d’ampleur, a encouragé la création d’innovations écologiques en termes de consommation, pour ne citer que le gel douche en poudre rechargeable. Néanmoins, le tableau est loin d’être d’un blanc immaculé. Pour l’heure, la pratique peine à séduire le reste de la population en raison des questions d’hygiène et de sûreté qui lui sont inhérentes. S’il prône une démarche zéro déchet à travers la vente sans emballage, le vrac prive les produits du support nécessaire pour afficher des informations nutritionnelles importantes. Le consommateur n’a donc aucun moyen de connaître la date limite de consommation des denrées proposées. À cela s’ajoutent les contraintes hygiéniques liées à la vente en vrac, qui impose au vendeur une certaine rigueur dans le nettoyage des contenants et la conservation des produits.

Les solutions envisagées pour améliorer le marché du vrac

Dans son élan actuel de développement, l’achat en vrac doit relever les défis qui lui incombent pour garantir sa pérennité en tant que mode de consommation responsable. Selon l’Anses, sollicitée par la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes pour mener une enquête sur le sujet, le marché du vrac devrait exclure certains produits de ses rayons. Les produits d’hygiène qu’il est impossible de laver avant leur utilisation (serviette hygiénique, couches) ainsi que les détergents et lessives comptent parmi les éléments de la liste. Il en va de la santé publique. Pour ce qui est du reste, il appartient aux consommateurs de se munir des bons contenants pour leurs achats en vrac et au vendeur d’assurer l’hygiène de son étal. Dès lors, les Français seront prêts à accueillir l’achat en vrac dans leur quotidien.