La ville la plus au nord de la planète est l'épicentre du réchauffement climatique

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La ville la plus au nord de la planète est l'épicentre du réchauffement climatique / iStock.com - SeppFriedhuber
La ville la plus au nord de la planète est l'épicentre du réchauffement climatique / iStock.com - SeppFriedhuber

Le réchauffement climatique poursuit son cours. Les conséquences de ce dérèglement à grande échelle se font de plus en plus sentir aux quatre coins du monde, de quoi déstabiliser les climatosceptiques. Si toute la planète souffre de ses effets, certains points de la surface en paient plus cher le prix que d’autres. En tête de liste, la ville de Longyearbyen, aussi connue pour être la plus au nord du globe. Elle assiste, au premier rang, au déchaînement dévastateur du réchauffement planétaire.

Des ours polaires rôdent sur l’archipel norvégien du Svalbard. Toutefois, ces impitoyables prédateurs sont loin d’être la seule menace pour les habitants. En effet, le réchauffement climatique y règne en maître. Tour d’horizon.

Des températures inhabituelles affichées au thermomètre

Voilà des années que l’imminence du point de rupture de la Terre est annoncée, mais qu’en est-il réellement ? Le vécu des habitants de Longyearbyen, ville située sur l’île principale de l’archipel arctique de Svalbard, en donne un large aperçu. Dans cette petite agglomération de 2 500 habitants, le réchauffement climatique est bien présent. Les locaux vivent sous la menace constante des avalanches et de la fonte des banquises. Le climat glacial, caractéristique de cette région arctique, laisse progressivement place à des températures plus douces. Les températures estivales qui, jadis, ne dépassaient pas les 10°C, avoisinent désormais les 21°C, une hausse non négligeable qui reflète l’effondrement de l’écosystème. Comparé au reste de la planète, l’archipel voisin du Groenland s’est réchauffé presque trois fois plus vite en 30 ans. La hausse moyenne de température s’établit ainsi à 5°C en 40 ans, contre 1,2°C ailleurs dans le monde.

La banquise fond, la pluie tombe souvent

Les glaciers fondent à toute vitesse en Antarctique. Au pôle opposé, l’Arctique et ses alentours, y compris l’île de Spitzberg, assistent à un scénario similaire. La banquise est déstabilisée par l’importante hausse de température, entraînant sa fonte irréversible et accélérée. Ce problème n’est malheureusement que la partie visible de l’iceberg dans la mesure où il entraîne dans son sillage une série de dérèglements dangereux. Sans banquise pour chasser leurs proies animales, les ours polaires du Svalbard sont nombreux à migrer vers la ville, prenant les habitants en proie. Parallèlement, les pluies hivernales, alors qu’elles ne surgissaient qu’une fois en 5 ans auparavant, sont aujourd’hui anormalement fréquentes. Il en résulte notamment un risque accru d’avalanches meurtrières, une menace qui reste en permanence sur la tête des villageois.

Des victimes en avant-première de l’effondrement écologique

Une augmentation de deux mètres du niveau des océans est prévue d’ici l’horizon 2100. La situation climatique à Longyearbyen, entre la fonte des glaciers et la montée de température estivale, participe à la réalisation de cette prédiction. Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), au rythme auquel le climat se dégrade, les autres villes de la planète ne tarderont pas à subir les mêmes tourments. De par leur position géographique, les habitants de l’archipel de Svalbard en subissent les prémices de plein fouet. Un destin similaire attend le reste de la planète sans action concrète de la part de ses dirigeants.